Aujourd’hui, nous allons faire appel à vos souvenirs de collège ou de lycée (sauf si, bien évidemment, vous êtes encore au collège ou au lycée, vous chipotez là).

Avez-vous déjà entendu un professeur ou un camarade (ou bien vous-même, si c’est le cas, arrêtez de vous écouter parler) dire « Moi, j’ai une mémoire visuelle, c’est pour ça que j’ai un peu de mal avec ce cours » ou encore « Pétrus, vous semblez avoir un style « auditif », je vous conseille donc de bien écouter de cours et de le réviser à voix haute pour préparer vos examens » ?

Un domaine de recherche florissant

La recherche sur les styles d’apprentissage est aujourd’hui vieille de plus de 90 ans, bien qu’elle ait réellement pris son envol depuis les années 1960. Cette discipline mélange plusieurs approches et emprunte à la psychologie cognitive et de l’éducation, à la médecine, au management, à l’industrie ou encore à la formation professionnelle.

Alors, est-ce que, comme l’affirment certains chercheurs, chaque apprenant a un style d’apprentissage privilégié ? Si oui, faut-il adapter la manière de transmettre au style d’apprentissage de chacun afin de maximiser l’apprentissage ?

EH BIEN NON. Enfin, pas tout à fait.

Un grand flou conceptuel et typologique

Le premier problème vient de la discipline de recherche en elle-même. Les travaux produits dans ce domaine se révèlent très hétérogènes et contradictoires. Les nombreux chercheurs ayant travaillé sur les styles d’apprentissage ont quasi chacun conçu leur propre typologie, avec des styles très variés.

En résumé, au niveau théorique, aucun consensus scientifique ne se dégage.

Et au niveau pratique ?

Certains « spécialistes » dans le domaine des profils d’apprentissage ont extrapolé leurs résultats pour décréter qu’il était utile, voire indispensable, d’adapter l’apprentissage au profil de chacun des apprenants.

Un des principaux écueils lié à ces expériences provient des tests pour déterminer le « style d’apprentissage ». Si tant est qu’un style d’apprentissage soit propre à chaque individu, la détermination de celui-ci via ces outils n’est pas efficace car elle repose souvent sur de l’auto-détermination, soit des questions posées directement à l’apprenant.

Ainsi, des expériences gérées par des théoriciens sur une base scientifique bancale et soumise à controverses via des outils approximatifs et en l’absence de praticiens professionnels n’ont pas permis de confirmer des théories disparates et frôlant la tautologie. Étrange, non ?

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