La transformation de la formation par le biais de l’expérimentation virtuelle est en marche. La réalité mixte, savant mélange de réalité virtuelle et de réalité augmentée, pourrait permettre une meilleure inclusion, plus efficace et plus rapide, de tous les salariés.

Pour de nombreux analystes, 2017 serait ainsi l’année de la réalité mixte. Complexifiant les frontières entre et augmentée, elle combine immersion et holographie pour faire interagir le monde réel et l’univers virtuel. Cette combinaison de la création et de l’action permet alors d’ouvrir les perspectives d’innovation. En investissant les meilleures facettes des deux technologies, la réalité mixte permet de mutualiser les apports et ainsi s’adapter au mieux à de nouveaux secteurs d’activités. Aussi, en dépassant les contraintes économiques de la seule réalité virtuelle, bornée au divertissement et à la consommation, la réalité mixte appelle à se généraliser, notamment au sein des entreprises.

L’expérimentation simulée pour augmenter la performance

Selon the International Data Corporation, le marché des réalités alternatives (AR/VR/MR) pourrait générer près de 165 milliards de dollars à l’horizon 2020. Et alors que le combat entre VR et AR est à son comble, le premier mettant en avant le degré d’immersion quand le second avance son faible prix, la réalité mixte fait son petit bonhomme de chemin. Fleurissent ainsi sur le marché de nouveaux produits spécialisés dans la MR , des Hololens de Microsoft au casque Occipital en passant par la Zapbox de Zappar. Aujourd’hui, ces dispositifs de réalité mixte sont essentiellement expérimentés dans des secteurs spécialisés comme la médecine chirurgicale ou l’architecture. Le Collège Royal d’Angleterre teste actuellement des prototypes de réalité mixte pour former de jeunes chirurgiens. Encore, la société Trimble, spécialisée dans la construction, utilise la MR pour visualiser les plans en 3D et suivre virtuellement l’avancée des travaux.

Construire un univers de formation plus inclusif

Le caractère personnalisé et ludique de cette immersion favorise en outre les sentiments de cohésion et de lien entre l’entreprise et la nouvelle recrue. « Dans un monde qui se cherche faute de se trouver, l’expérience affective redonne à la #formation une légitimité, une fierté d’expérimenter, ensemble, l’entreprise de demain » insiste Diebold. L’intérêt à terme n’est pas de robotiser d’avantage et vainement la formation et les métiers mais de permettre une meilleure inclusion dans l’entreprise, de favoriser la cohésion et, donc, de nouvelles formes de coopérations rapprochées stimulantes, créatives et collégiales.

Cette perspective nous amène à repenser en profondeur l’essence et les modalités du futur de la formation en entreprise. Une formation expérimentale qui serait capable de s’adapter aux nouvelles contraintes et aux nouveaux enjeux du monde du travail et ainsi s’ouvrir à de nouveaux publics encore trop marginalisés. La réalité mixte pourrait en effet pallier à certaines difficultés de la formation de personnes en situation de handicap ou capter davantage de jeunes en décrochage scolaire. La visualisation holographique alliant plaisir et performance se veut ainsi pleinement inclusive. Dans son ouvrage Vers l’entreprise inclusive, les six clés de la diversité, Laurent Jeanneau défends l’idée selon laquelle la diversité en entreprise « lui permet de bénéficier d’un meilleur ancrage territorial, d’optimiser la gestion de ses ressources humaines, de prévenir les pénuries de main-d’œuvre et d’augmenter ses capacités d’innovation ».

 

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