L’empathie constitue très certainement la clé de voûte principale de la conception « humaniste » de la #Pédagogie mais dans la posture de #formateur, l’empathie intègre aussi une notion de “juste distance”.
La psychologie est très aidante en #formation. Parmi de nombreuses lectures que vous aurez pu avoir en ce domaine, on peut re-situer l’approche de Carl Rogers. Il fut l’un des plus éminents psychologues américains de sa génération : il avait de la nature humaine une conception peu commune à partir de laquelle il élabora une psychothérapie originale qui lui donna une vision personnelle de l’#éducation et de la formation.

Pourquoi est-il important de “prendre de la distance”, lorsque l’on est formateur ?

1 – Prendre de la distance, lorsque l’on est formateur, constitue avant tout, une posture, une attitude car il s’agit là d’une question de crédibilité et de légitimité.En effet, si l’on fait appel au formateur, au consultant, c’est avant tout pour sa prise de distance, parce qu’il est une personne extérieure et parce qu’il peut avoir un regard neutre et qu’il a, de fait, une posture de recul. L’entreprise ou la structure a souvent besoin de ce regard extérieur, dénué de toute connaissance quotidienne de l’activité, pour permettre de faire émerger un nouveau, un différent.

2- Prendre de la distance, lorsque l’on est formateur, permet aussi de préserver le cadre éthique de la formation.Dès lors, les attitudes de jugement et d’interprétation sont absentes dans la posture de formateur. Prendre de la distance permet d’être neutre et impartial afin de favoriser l’autonomie de l’apprenant et de resituer son cadre décisionnaire. Le formateur est un guide, un facilitateur. Il propose, oriente, suggère, sur des bases fondées et mais il n’acte pas. Si le formateur se rapproche trop de l’apprenant, au péril de devenir « lui », il peut perdre toute crédibilité aux yeux de l’apprenant car il émettra un jugement sur sa personne, sur un contexte, sur une situation.

A l’inverse, le consultant duquel on attend conseils et expertises, s’affranchira de ce contexte, sans pour autant omettre de définir précisément le cadre et le périmètre de son intervention.

3 – Enfin, prendre de la distance, c’est aussi se préserver lorsqu’on est formateur.Même si vous êtes une personne fortement empathique, il convient de pouvoir se créer une barrière, voire une carapace, afin que les problématiques de l’apprenant ne deviennent pas les vôtres : vous pouvez être capable de recevoir l’état d’être ou les émotions de l’Autre, les sentir, les ressentir, vous pouvez vivre des sentiments pareils à ceux de professionnels confrontés à des situations difficiles, à côté d’eux, avec eux, comme eux mais l’empathie doit rester intuitive et perceptible ; si la réalité devient par trop tangible, vous vous exposez à une situation de péril. En effet, dans ce cas, non seulement votre impartialité peut voler en éclat mais vous pouvez surtout vous exposer à une situation ou à une émotion inattendue, pour laquelle vous n’êtes prêt, préparé ou formé.

Repéré depuis PEDAGOGIE, L’ART DE “PRENDRE DE LA DISTANCE” ? – PEDAGOFORM
Prendre de la distance pour se préserver peut constituer l’un des atouts fondamental de votre Pédagogie, particulièrement si vous intervenez dans une formation où l’Humain est au cœur des réflexions.

 

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