Nous savions déjà que beaucoup de sites voulant pousser le côté nutritif du jeu en oublient l’amusement qui doit en découler. D’où le fait que nous voyons parfois des sections « jeux » offrant simplement des questionnaires à choix multiples. Certains vont plus loin comme ce texte de la revue Sciences du jeu qui confronte directement les aspects non ludique du serious game.

Un oxymore complet

Le paradoxe du jeu sérieux est qu’il confronte deux notions opposées. Le jeu est une session agréable de divertissement qui sort du quotidien. Or, en y accolant le sérieux, tout de suite il est enlevé cette notion au profit d’une plus didactique. Le problème est que cette approche ne sort pas l’élève du contexte scolaire. Le bon jeu vidéo projette le joueur dans un univers où il est un héros légendaire, un aventurier, un chef de guerre, un maire ou simplement un être qui veut vivre le mieux possible sa vie. Il lui fait oublier, en partie, ce qu’il est. À partir du moment où le est proposé en classe, tout de suite les enfants savent qu’il s’agit d’un jeu « éducatif ». La notion d’identification et d’abandon à l’univers du jeu est déjà compromise.

Toutes sortes de jeux pour toutes sortes de joueurs

Le texte aborde aussi une vague d’évaluations faites auprès de jeunes adultes (18-20 ans) depuis 2012 sur près d’une vingtaine de jeux sérieux gratuits sur la Toile et s’adressant à eux. Là encore, cette génération du numérique n’est pas toujours très tolérante envers les jeux. En fait, autant ils reconnaissent le travail mis sur l’univers du jeu et sur son contenu pédagogique, ils ne sont, en général, pas tendres avec l’aspect ludique qu’ils considèrent le plus faible. Beaucoup de serious games reçoivent la mention qu’il ne s’agit pas de jeux, qu’il n’y a pas de modes de difficulté, de progression, de défis, etc.

Les développeurs pourraient possiblement, pour améliorer la situation, faire plus de partenariats avec le milieu éducatif pour comprendre ce que les élèves veulent. Ils sont néanmoins avertis qu’aucun type de jeu ne pourra intéresser 100% de la classe.

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