Quelles sont selon vous les principales conséquences de la réforme de 2018 ?

Je perçois trois conséquences, une préoccupation plus grande pour les résultats des formations, un ciblage plus précis des financements vers certains publics ou secteurs, ou vers certains dispositifs jugés plus producteurs de compétences, et une plus grande autonomie possible dans l’achat de formation.

Quelles sont les conséquences sur les organismes de formation ?

Jusque récemment, beaucoup d’organismes de formation étaient surtout des organisateurs d’événements de formation, et pas forcément les plus petits… Leur activité pouvait parfois se résumer à louer une salle, payer un formateur et occuper les stagiaires à des activités et des réflexions souvent intéressantes, mais sans mesure des acquis opérationnels.  En imposant une démarche qualité (comme ticket d’entrée aux fonds publics ou mutualisés) et, en sus, un ciblage plus serré vers l’alternance et les Comptes personnels de formation (CPF), l’État incite les prestataires de formation à adopter une certaine représentation de ce qu’est une formation professionnelle et à intégrer des pratiques professionnelles qui n’étaient pas les leurs jusqu’à présent. On parle d’ailleurs d’action concourant au développement des compétences, cette nouvelle formulation est assez explicite. Les organismes de formation ne se sont pas toujours rendu compte de ce « nudge ».

Comment voyez-vous l’avenir du système de formation ?

Quelle que soit l’issue des élections, nous aurons un nouveau gouvernement, et il y aura probablement une nouvelle réforme ou un aménagement significatif… J’imagine mal, cependant, que l’État revienne sur la structure actuelle. Si les professionnels ne s’en occupent pas eux-mêmes, les pouvoirs publics vont probablement continuer à augmenter le niveau d’exigence en matière de qualité des résultats des prestations, ce qui me semble d’ailleurs souhaitable.

Le mot de la fin ?

En définitive, la vraie question est celle-ci : les acteurs vont-ils renoncer aux modes de fonctionnement du 20e siècle ? Il n’est plus possible de s’en tenir à des modèles qui comptent sur la combinaison des égoïsmes débridés pour résoudre les problèmes.

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Repéré depuis https://www.managementdelaformation.fr/interviews/2022/04/20/jacques-abecassis-pression-organismes-formation/

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