L’idée de la méthode Réconciliations est née de plusieurs constats alarmants faits par Jérémie Fontanieu.
Certains enseignants, notamment les plus jeunes, sont trop rapidement désespérés. Ils se sentent abandonnés par leur hiérarchie et l’institution face à la violence de ce métier et impuissants face à ces adolescents qui gâchent leur potentiel et leur manquent de considération voire de respect.
Le système scolaire est trop souvent vu comme une machine à broyer par les élèves et les familles qui se sentent tenus à l’écart mais aussi par les professeurs (pénurie structurelle d’enseignants, salaires très faibles, dégradation des conditions de travail, politiques éducatives pas à la hauteur des enjeux, etc.).
La méthode Réconciliations : une nouvelle approche de la co-éducation
Contrairement aux habitudes où les rencontres parents-professeurs sont rares et les appels téléphoniques de l’école souvent signes de mauvaises nouvelles, Réconciliations propose de renouer (ou plus précisément nouer) le dialogue entre ceux-ci grâce à des interactions précoces et régulières.
Dès le début de l’année, les parents sont contactés et intégrés au processus éducatif. Jérémie Fontanieu souligne l’importance de créer un lien dès la rentrée pour instaurer un climat de confiance et de coopération. Le professeur appelle chacun des parents des élèves de sa classe, noue un contact, se présente et explique sa démarche.
Un partenariat improbable parents-profs
Lorsque les élèves constatent que leurs parents et professeurs communiquent régulièrement, ils deviennent moins passifs et plus engagés. Ce partenariat, qui a plutôt tendance à “faire peur” à certains élèves réticents ou perturbateurs en classe, aide progressivement à encourager et valoriser les élèves, qui se sentent soutenus et en capacité de réussir. Ils sont félicités et célébrés en classe et à la maison et l’école petit à petit devient un lieu qui permet de s’accomplir – et non qui broie.
La méthode inclut tous les parents (que les élèves soient en difficulté ou non par exemple) pour éviter toute stigmatisation et favoriser une approche collective. Les élèves étant tous dans la même situation, cela favorise la cohésion du groupe et de la solidarité entre eux.