Si la question des données d’, ou learning analytics pour se raccrocher à la terminologie anglaise, ont pris une importance particulière avec le développement des #mooc et les questionnements autour des Big Data. Il y a bien entendu beaucoup de questions et de recherches autour de ce que l’on peut mettre en évidence. C’est d’ailleurs la préoccupation première de chercheurs entrepreneurs comme Daphne Koller de Coursera. La communauté de chercheurs mène également en parallèle des débats, comme par exemple « les données corrompent l’#éducation », propose des chartes éthique comme Asilomar, intègre cette problématique à l’agenda de ses projets.

 Si on regarde ce qu’un apprenant produit, on peut distinguer trois types de données :

  • Les traces laissées en interagissant avec les dispositifs qui sont potentiellement recueillies et exploitées par les plate-formes, qui incluent les résultats aux exercices d’application, les temps passés à lire, à visionner, à pratiquer, les interactions, les courbes de progression, avec une granularité allant jusqu’aux simples clics ;
  • Les résultats aux évaluations, sanctionnant leur réussite, et permettant la délivrance ou non de diplômes, attestations, certificats ou autres badges. Ces données sont hébergées par les établissements et/ ou par des plate-formes privées ;
  • Les productions des apprenants dont le statut est actuellement déterminé par l’hébergeur, éventuellement l’équipe enseignante responsable du dispositif/cours dans lequel la production se déroule.
 Il est important de permettre aux apprenants de parvenir au contrôle de leurs données dans leurs différentes formes pour répondre à un des enjeux majeurs pour l’éducation qu’est la question de l’émancipation. Les enjeux sont :

  • de permettre l’exploitation personnelle de ses données pour donner la possibilité à chacun d’exploiter ses données en fonction de ses propres objectifs, et de construire son propre CV/portfolio/ storytelling ;
  • d’encourager des interactions sociales choisies. Actuellement, les interactions sont limitées dans le cadre des cours, donc soit des institutions, soit des services privés. Les données extraites peuvent être réinvesties dans d’autres services pour démarrer un autre apprentissage, pour présenter des exemples de parcours, …
  • de permettre la reprise, la publication et le partage de travaux menés lors d’apprentissage, notamment lors de projets, de production de contenus, … L’idée est de considérer les productions des apprenants 1) comme relevant du droit de l’étudiant, 2) comme ressource pédagogique à part entière et de relever du même statut, de préférence de type biens communs par défaut.

L’apprenant devenant producteur de ressources, il est important de lui donner des droits. D’autres parts, ces productions doivent permettre de faciliter la création de parcours. Donc les données ne peuvent rester la propriété absolue d’une plateforme.  En d’autres termes, il est nécessaire de pouvoir se construire une identité apprenante.

Repéré depuis tipes.wordpress.com

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