La formation, principal levier de la réussite et de la transformation des hommes et des entreprises, devrait voir tous ses voyants au vert tant les besoins sont importants. Et pourtant, les organismes de formation font le dos rond face à la fragilité de leur chiffre d’affaires : les salles ont du mal à se remplir et les entreprises regardent les budgets formation à la loupe. Examen de cet état de fait paradoxal.


La formation professionnelle : bilan de santé

Après des années de croissance, la formation professionnelle s’est lentement et fièrement endormie sur ses lauriers. Même si le succès n’est jamais simple à obtenir, pendant les « belles années », les organismes de formation n’ont pas eu à batailler durement pour défendre ou faire croître leur chiffre d’affaires. Alors quand la crise a brusquement obligé les entreprises à réduire toutes les dépenses, et dernièrement quand la réforme a changé les règles du jeu, les acteurs de la formation ont dû faire face rapidement et sans échauffement à une obligation d’adaptation, voire une reconfiguration salutaire. Sauf que pour la majorité, ce ne sont que de simples ajustements qui ont été pratiqués, pas assez pour retrouver une solide santé.

En 2015, la FFP annonçait -3 % de CA pour ses adhérents, Cegos annonçait -3,4 % de CA, mais plus inquiétants, -12 % de ses marges. Demos, après quelques années difficiles, a finalement trouvé un nouveau souffle avec son rachat par WEIDONG.

Mais pour la majorité des acteurs, les vrais changements de stratégie, d’offres et de pricing tardent à se dévoiler.


Les origines du mal

Mais où donc la machine est-elle grippée ?

La personnalisation

De notre voiture dont la liste des options ne cesse de s’allonger, à nos voyages faits à la carte, en passant par la coque de nos téléphones, la personnalisation n’est pas qu’un effet de mode, mais une vraie prise en compte des nos nouveaux besoins individuels.

Pour la formation dite « traditionnelle » (le mot est bien choisi), le terme « personnalisé » est parfois évoqué, mais il s’apparente plus souvent à un cadeau bonux qu’à une réelle prise en compte du profil et des attentes.

La souplesse

Là encore, on repassera. Même les MOOCs et SPOCs nous imposent généralement des dates, un parcours et des modalités pédagogiques fixes.

La mesure de la performance

Que ce soit le simple questionnaire de satisfaction à chaud avant de sortir de la salle, où les quiz de validation, eux aussi à chaud, en fin de module e-learning, force est de constater que peu d’acteurs se préoccupent d’accompagner la transposition des acquis théoriques en compétences pratiques, et encore moins d’apporter les méthodes et les outils pour mesurer la performance des formations.

La formation professionnelle, toujours très accrochée à son ancien modèle, « vend » de la contrainte :

  • contrainte de programme et de parcours,
  • contrainte de dates et de lieux,
  • contrainte de prix.

Quand on ajoute à cela, la dure réalité du CPF au regard de ses promesses, pas étonnant que cela commence à « coincer », même si tout espoir n’est pas perdu.


Le Digital : la potion magique de la formation ?

Face à ces constats, l’optimisme est pourtant de rigueur. Chahuté par un environnement économique qui se durcit, à des exigences du marché qui s’affirment, le marché garde un vaillant dynamisme :

Et les acteurs ont bien compris tous les enjeux de la Digitalisation de la formation, mais aussi ses atouts :

  • La fin de l’uniformité des parcours et des modalités.
  • Un accompagnement des apprenants dans la durée.
  • Un assouplissement des contraintes de temps et d’accès.
  • Une souplesse tarifaire.

À toute chose malheur est bon, la formation est chahutée, mais génétiquement regonflée au Digital, elle a un grand avenir devant elle.

 

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