Le Digital Learning redonne à l’humain la place que le e-learning lui avait retirée, et parmi tous les outils disponibles, la classe virtuelle est celui qui combine parfaitement distance et échange humain. La tentation est donc grande de passer à la classe virtuelle, en route vers la dématérialisation de la salle de formation.

 

Passer du visuel au virtuel qu’est-ce que ça change ?

Un formateur, une salle, des participants, des supports. Chacun de ces éléments est présent à la fois dans le cas de formation en salle et en classe virtuelle. Cependant, beaucoup de choses changent :

  • il n’y a plus d’espace physique clos pour matérialiser le groupe, chacun se sent donc plus libre et enclin à se disperser
  • on ne « va » plus en formation, la formation devient une activité comme une autre dans la journée
  • on ne voit plus qu’une petite vignette pour chaque participant, la communication non verbale devient faible voire nulle
  • le formateur, comme tous les participants sont « figés » derrière leur écran et ne peuvent pas « bouger »
  • le silence crée vite un sentiment de malaise.

Il est toutefois possible de proposer des activités interactives et collaboratives :

  • la partage d’écran, de document ou d’application
  • l’utilisation de tableau blanc
  • la réalisation de quiz ou de sondage
  • lever la main virtuellement
  • poser des questions
  • discuter via le chat
  • prendre la parole, écouter et voir chaque participant
  • consulter de façon synchronisée des sites web ou des vidéos

La classe virtuelle possède de sérieux atouts :

  • il n’est plus nécessaire d’être physiquement réunis pour participer collectivement au même événement en même temps
  • il est possible d’en faire l’enregistrement pour la diffuser en replay par la suite
  • il est possible de créer des sous-groupes indépendants
  • chaque participant peut devenir animateur et partager son écran,

mais aussi des contraintes :

  • elle demande une concentration forte et peut difficilement durer plus d’une heure
  • elle demande une préparation importante pour limiter les temps morts, proposer des interactions, garder un bon rythme et respecter le timing
  • elle est assez éprouvante pour l’animateur qui doit à la fois assurer son animation, mais aussi surveiller les indicateurs (mains levées, questions, chat…) et piloter le déroulement de la formation (défilement des supports, gestion des interactions…) Il est même préférable d’être deux pour plus de confort : 1 animateur, et 1 assistant technique
  • elle devient compliquée à gérer et à animer au-delà de 20 participants.

Comment adapter son cours ?

Vouloir simplement diffuser ses supports et les commenter serait une sacrée erreur. En effet, autant il est possible de gérer une certaine passivité des apprenants en salle par quelques gestes, déplacements et quelques questions, autant ce type d’animation conduit rapidement à « perdre » les apprenants qui vont laisser la fenêtre de classe virtuelle en arrière-plan et vaquer discrètement à d’autres occupations au lieu de suivre attentivement la formation.

Il faut donc entretenir une interaction permanente et soutenue avec les apprenants, avec par exemple les activités suivantes :

  • donner la main sur le tableau blanc
  • faire commenter oralement un document
  • poser des questions en live
  • partager les écrans des participants
  • soumettre des sondages
  • demander de faire des propositions par le chat

Concrètement, voilà les grandes adaptations à effectuer :

  • découper son cours en session de 1 h maximum
  • alléger les supports pour éviter les monologues du formateur
  • prévoir des activités de co-construction des contenus (tableau blanc)
  • préparer des séries de questions pour découvrir et commenter les contenus
  • préparer des quiz et des sondages
  • varier les supports : PowerPoint, site web, vidéos, PDF…
  • préparer la conclusion et la transition vers l’après classe-virtuelle

Et bien sûr, se former et s’entraîner aux outils, mais aussi adapter son ton, son débit, pour compenser l’absence de communication non verbale par un plus grand dynamisme à l’oral.

 

Comment mettre en œuvre ?

Avant toute chose, il faut choisir et s’équiper d’un outil adapté à son besoin. Pour cela, les solutions ne manquent pas :

les poids lourds :

ou les outsiders :

ou ceux intégrés aux LMS

  • Saba
  • WBT Manager
  • Docebo
  • ExpertusOne
  • Canva

Et pour que tout se passe bien techniquement, il convient aussi d’avoir le bon équipement :

  • une webcam à minima pour l’animateur et idéalement pour chaque participant
  • un micro-casque qui donnera un bien meilleur son et une meilleure écoute pour l’animateur et tous les participants

Mais il faut également s’assurer d’une qualité suffisante des connexions réseau, et plus particulièrement pour l’animateur, et pour tous les participants diffusant également leur webcam.

Une fois toutes ces conditions réunies, la classe virtuelle apporte une solution souple, dynamique et agréable quand l’organisation de formation en salle est compliquée ou impossible.

« Nous sommes ensemble sans l’être vraiment » — Eric W. Davis

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