Vous souvenez-vous du succès incroyable du film Le projet Blair Witch ? Avec un budget minuscule de 50 000 €, ce film a fait près de 1.000.000 d’entrées en France, à été nommé à 4 reprises, et a reçu 2 prestigieuses récompenses. Il s’est aussi payé le luxe d’être 10e au box-office aux USA.

Ce que nous apprend le succès de ce film, c’est qu’il n’est ni dû aux moyens, ni aux effets spéciaux, tous deux absents du film, mais simplement à son originalité, à l’ingéniosité et à la créativité de ses auteurs. En e-learning, la recette est la même, la clé du succès n’est pas liée à la richesse ou la sophistication des médias, mais dans la qualité des idées et des stratégies pédagogiques proposées. Dans un cas comme dans l’autre c’est l’avis du public qui compte, pas le nombre de zéros du budget.


Quels sont les critères du succès de l’e-learning ?

Assez naturellement, on imagine que le succès d’un module e-learning est lié au nombre de personnes qui le terminent et qui le réussissent. Cependant, on oublie bien souvent que ce résultat prévisible n’est pas lié uniquement à la qualité du module, mais principalement au caractère obligatoire du module, ou à la pression exercée sur les apprenants pour le terminer.

Pour reprendre l’analogie du cinéma, le vrai succès ne se mesure pas à la longueur de la fille d’attente à l’entrée, mais au sourire des personnes à la sortie.

Libérés du caractère obligatoire de les suivre, les MOOCs sont très révélateurs du niveau d’exigence très élevé des utilisateurs, et surtout de leur capacité à les abandonner aussi facilement qu’ils l’avaient commencé.

Pour l’e-learning, la qualité du module se mesure aussi par la satisfaction des apprenants et le niveau d’acquisition de connaissances, et pas uniquement au pourcentage d’achèvement.


Comment mesurer le succès ?

On vient de le voir, l’aspect quantitatif n’est pas le seul critère à prendre en compte pour mesurer la qualité et déterminer le succès d’un module e-learning. Voyons les autres critères et les moyens de les mesurer.

La satisfaction des utilisateurs.

De façon assez étonnante, cette habitude (presque une obligation) pour les formations présentielles est une exception pour les formations e-learning. Un court questionnaire en fin de module permet d’obtenir le niveau de satisfaction des utilisateurs :

  • sur la pédagogie employée,
  • sur la clarté des textes et des médias,
  • sur la durée des séquences,
  • sur le niveau de difficulté des séquences,
  • sur les thèmes et les objectifs traités.

Un questionnaire de 5 questions avec une échelle de 1 à 4 (une échelle paire évite une réponse moyenne) vous donnera de précieux indicateurs sur la satisfaction des utilisateurs, et surtout les pistes d’amélioration.

Le niveau d’acquisition de connaissances

Le classique et inévitable quiz de fin de module a normalement l’objectif de mesurer le niveau d’acquisition de connaissances. Malheureusement, ce quiz est bien souvent uniquement basé sur la mémorisation à court terme, et pas sur l’ancrage à long terme et la capacité à transposer les acquis dans son environnement personnel. Soyez donc vigilants à ne pas tomber dans le travers de la simple reformulation des notions exposées prolongé d’un simple point d’interrogation.

Préférez par exemple une question du type : « qu’arrive-t-il si vous dépassez la dose maximum prescrite ? », plutôt que “quelle est la dose maximum prescrite ?”. Cette dernière question est plus proche des erreurs qui seront à éviter que du simple savoir théorique.

Si vous êtes concernés par la problématique de l’évaluation et de la certification, TELEVIC traitera ce sujet le 22 novembre 2016.


Comment arriver au succès ?

Pour arriver à avoir un taux de satisfaction et un taux d’acquisition de connaissance satisfaisant, ne perdez pas de vue vos objectifs pédagogiques, ne vous égarez pas dans les tentants chemins de la course à la sophistication, de la richesse et de la complexité. Concentrez vos efforts et vos moyens sur le choix de bonnes stratégies pédagogiques, sur les tests et la mise au point permettant d’éliminer un maximum d’irritants. N’hésitez pas à “jeter” les fausses bonnes idées au profit de meilleures. Ne vous contentez pas d’ajouter de coûteux médias à un apport théorique ennuyeux, mais misez sur les exercices de découverte associés à une scénarisation bien rythmée et une progression régulière et sans failles.

Pour conclure, répondez aux« vraies »attentes et aux« vraies » questions et du public à former : comprendre et assimiler un sujet. L’effet « wouahou ! » est important, mais ne doit pas être un cache-misère pédagogique.

 

 

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