Face à la situation extraordinaire que nous vivons actuellement, poussant les institutions éducatives à revoir leurs modalités de fonctionnement et certaines de leurs modalités pédagogiques, chacun, étudiant, enseignant, chercheur, subit ou construit — c’est selon — des transformations — plus ou moins importantes — de ses pratiques d’apprentissage, d’enseignement et de travail. Chacun utilise les termes hybride, distance, présence, comodal, accolés à des pratiques diverses et en tire parfois des leçons pour l’avenir.

La proposition de Tomas Kaqinari, Jacques Audran, Dominique Kern, et Elena Makarova, se situe plutôt du côté des recherches visant à (co)construire des réponses pertinentes aux défis et aux tensions rencontrées lors du passage de l’enseignement 100 % en ligne au moment de la crise COVID. En soi, la démarche des trois universités du réseau EUCOR-le campus européen réunissant des universités de Bâle, Mulhouse et Strasbourg est stimulante. Elle s’est intéressée à l’évolution du rapport au numérique des enseignants de ces trois universités suite à ce passage imposé au tout en ligne. Si on peut regretter que les auteurs n’aient pas interrogé l’évolution du rapport à l’apprentissage et à l’enseignement, un résultat central éclaire tout de même cette question. En effet, selon les auteurs, une préoccupation majeure a été  : «  le défi du maintien de la relation humaine  ». Cette relation au cœur de l’activité d’enseignement peut cependant être orientée vers l’apprentissage ou vers l’enseignement. Les données n’ayant pas été recueillies et analysées en ce sens, il n’est pas possible d’inférer une éventuelle évolution de la posture des enseignants. Or, si l’on se réfère à la définition des dispositifs hybrides de 2006, une dimension importante de l’hybridation des dispositifs hybrides est bel et bien interrogée. Il s’agit des formes d’accompagnement humain. Ici aussi, on aimerait savoir comment elles ont évolué et comment les acteurs aimeraient la faire évoluer dans l’avenir. La recherche étant en cours, on peut penser que la question sera soulevée. Enfin, le texte évoque une dimension encore trop peu interrogée  : la disparition de «  tous les dispositifs impensés  » (créés par les locaux de cours, les couloirs, les bureaux) au profit des espaces virtuels. Ces usages des espaces et leur redéfinition mériteront certainement d’être interrogés dans l’avenir.

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Repéré depuis https://journals.openedition.org/dms/6410

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