Cheville ouvrière de la formation pendant des années, le formateur est bousculé par la transformation digitale de ses activités. On lui demande de se mettre à la page de la technologie, de renforcer sa pédagogie, d’accompagner les apprenants en dehors des salles. Et pourquoi pas mesurer les résultats pendant qu’on y est ! Ah oui ? Aussi ? Et si la révolution digitale était finalement humaine ?
Compétences pédagogiques
Le formateur n’a pas attendu que le mot « digital » pousse à tous les coins d’articles pour s’y intéresser. Par contre, il ne s’attendait certainement pas à ce qu’on vienne le chahuter sur son terrain : la pédagogie. Et oui, même là, il est challengé. Les nouveaux entrants en formation qui découvrent la pédagogie via les Neurosciences vont même jusqu’à imaginer qu’il faut avoir des connaissances scientifiques pour être pédagogue. Rôdé depuis quelques temps à être questionné sur les méthodes pédagogiques utilisées, le formateur peut cependant maintenant affiner et améliorer ses techniques sur des sujets parfois mal connus :
- la gestion de l’attention
- les techniques de mémorisation
- la relation entre les émotions et la motivation,
mais aussi de tordre le cou à certains Neuromythes comme les apprenants « cerveau droit ou gauche » ou les styles d’apprentissages (visuel, auditif, kinesthésique).
Compétences techniques
C’est dans ce domaine que l’évolution est la plus visible. À l’aise depuis longtemps avec la création de supports Powerpoint, le formateur se voit maintenant fortement incité à utiliser d’autres outils en salle pour instrumenter les interactions et les exercices. La liste des outils change et s’allonge de jour en jour. Les plus courants sont : Kahoot, Klaxoon, Plickers, Magency, Sli.do ou encore Wooclap. On lui demande également de savoir utiliser tous les nouveaux équipements des salles de cours, transformées en Learning Lab. Si vous voulez découvrir ces outils, faites un petit tour chez le spécialiste français Speechi.
Mais il est également sollicité pour produire des contenus destinés à l’auto-formation ou pour des dispositifs de pédagogie inversée. L’enrichissement de ses supports Powerpoint est apparu il y a quelques années déjà avec iSpring ou encore Articulate. La tendance actuelle est à la production de vidéos pédagogiques, et là encore, la liste des outils s’allonge rapidement : Explee, Powtoon, Moovly,… sans oublier Prezi qui peut parfois donner des maux de tête. :)
Compétences sociales
Oh là mon garçon ! Ne partez pas si vite, il vous reste encore un peu de travail…
Eh oui, le travail du formateur évolue également vers l’accompagnement. Du formateur au tuteur, il n’y a qu’un pas, qu’on lui demande de franchir de plus en plus souvent. Mais autant être à l’aise et savoir gérer un groupe en face à face semble naturel, avoir la même aisance à distance est un tout autre exercice. Le formateur digital se transforme alors en coach et prolonge ses activités en salle par un suivi individuel après la formation, ou par l’animation d’une communauté d’apprentissage, ou bien par du soutien pédagogique de MOOC.
Cette nouvelle activité à même un nom (bien dans l’air du temps) : le Learning Community Manager.
Et pour couronner le tout, ce métier de formateur étant en forte évolution, on lui demande aussi d’être autonome dans la découverte des nouvelles tendances, des nouveaux outils, des nouveaux usages. Eh bien oui, pourquoi pas lui demander aussi d’être un bon veilleur !
« Décidément, il faut tout faire ici ! » — Rémy Bricka