C’est sûr, la classe inversée interroge. Elle est souvent critiquée, soit pour l’absence d’études qui prouvent sa pertinence, soit parce qu’elle est adulée et mise en œuvre de manière partielle ou impropre… Mais il n’en reste pas moins que la démarche recèle de nombreux points intéressants, en lien notamment avec les méthodes actives et l’apprentissage expérientiel.

La classe inversée, c’est quoi au juste ?

Le principe de la classe inversée ? Profiter du temps de classe pour laisser les élèves interagir entre eux et avec le professeur. Les notions sont donc apprises en amont en dehors de la classe grâce à des livres ou des vidéos. Elles sont ensuite éclaircies et approfondies pendant le cours présentiel. Plutôt que la connaissance pré-faite du professeur, ce sont désormais les besoins des élèves qui se retrouvent au centre de l’attention, du moins en théorie…

Pourquoi donc la classe inversée est-elle critiquée ?

D’emblée, le nom donné à cette nouvelle pédagogie met la classe « inversée » en opposition à la classe dite « traditionnelle ». D’ailleurs, ses promoteurs redoublent d’arguments contre le système traditionnel mais ceux-ci sont parfois inexacts, voire caricaturaux. Comme s’il allait de soi que le système traditionnel portait toutes les tares qu’on voulait lui coller. L’exemple de la transmission du savoir de manière descendante n’est, en soi, pas une hérésie. Bien au contraire, la démonstration que fait le formateur devant ses apprenants est avantageuse à plusieurs égards ! Par conséquent, les défenseurs de la classe inversée décrédibilisent leur démarche en dressant un portrait au vitriol du système traditionnel, alors même que la classe inversée n’a jamais prouvé ses supposés bienfaits…

Des pistes pour améliorer la classe inversée

Selon Marcel Lebrun et Gemma Serrano, il existe deux types de classes inversées : une classe inversée initiale où l’élève apprend à la maison et approfondit en classe (type 1) ; une classe inversée plus poussée où l’élève recherche à la maison des informations pour préparer des projets ou des débats, ou construit lui-même le cours pour ses camarades (type 2).

Lebrun et Serrano ne parlent ainsi plus de la classe inversée mais des classes inversées (au pluriel). En combinant les différentes pratiques du type 1 et du type 2 dans une forme originale, on crée le type 3.

Grâce au type 3, on reforme le cycle de Kolb ! Le stagiaire s’approprie ainsi le savoir par une démarche qui engage une réflexion personnelle, guidée par le formateur. Il passe par les phases de contextualisation, de décontextualisation puis de recontextualisation. C’est un cadre qui permet d’apporter du sens, de favoriser la réappropriation du savoir et de stimuler l’envie d’apprendre.

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Repéré depuis https://sydologie.com/2019/11/la-classe-inversee-nouvelle-chimere-pedagogique-vraiment/

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