24%, c’est la part des entreprises pour qui l’accompagnement du changement est la principale raison de former les collaborateurs. Une moyenne qui cache d’importantes disparités entre secteurs, et entre PME et grandes entreprises. C’est l’un des enseignements de l’enquête Defis, conduite par le Cereq, et dont les premiers résultats ont été rendus publics en mars 2016. Que nous disent ces chiffres sur les usages formation des entreprises ?

Pourquoi forme-t-on ?

Les entreprises de plus de 500 salariés sont en effet plus de la moitié à former leurs collaborateurs dans le but prioritaire d’accompagner les changements au sein de l’organisation. Il ne s’en trouve que 15% pour se focaliser sur les formations obligatoires. Les plus grandes entreprises, disposant d’une direction des ressources humaines et de moyens plus importants, sont davantage à même d’anticiper leurs besoins de #formation et de développer des politiques volontaristes qui aillent au-delà des contraintes réglementaires.

À l’inverse, entre 31 et 38% des entreprises de moins de 250 salariés ne vont pas ou peu au-delà de la mise en conformité en matière de formations.

Le poids des obligations

Bien sûr, la propension à privilégier les formations réglementaires ne découle pas uniquement de la volonté des entreprises, mais aussi de l’ampleur des obligations légales auxquelles elles sont soumises. Il n’est donc pas surprenant que les entreprises du transport et de l’entreprosage soient les plus nombreuses à considérer la formation d’abord comme une obligation légale (à 72%), suivies par les industries extractives, énergétiques, eau et recyclage (53%) et la construction (52%) : toutes sont amenées à renouveler régulièrement la certification sécurité de leurs salariés impliqués dans la conduite d’engins de transport et de chantier (le Caces). De fait, dans ces secteurs, autour de 9 entreprises sur 10 ont financé des formations obligatoires en 2014.

L’enquête Defis nous dessine un paysage contrasté des approches de la formation en fonction de la taille et des secteurs des entreprises. Il en ressort, sans surprise, que les obligations réglementaires pèsent davantage sur les plus petites entreprises. Les plus grandes, en revanche, sont nombreuses à développer des politiques de développement des compétences qui anticipent et accompagnent la transformation des organisations. Il reste à voir si la réforme et l’évolution du marché vont modifier ces comportements dans la durée.

Source : Bref du Cereq, n°344 de mars 2016

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