1.
Fonctions et compétences
du tuteur

2.
Conception et services
du tutorat

3.
Matrice d’intervention

4.
Compétences du tuteur

5.
Ingénierie tutorale

6.
ROI du tutorat

webographie

Jacques RODET

Jacques RODET | Consultant formateur FOAD, Concepteur pédagogique, Maître de conférence

Jacques Rodet est un incontournable de la formation à distance. Il anime depuis 2003 la communauté T@D sur le tutorat à distance, publie articles et études, valorise les contributions sur les réseaux sociaux, ferraille quand cela est nécessaire. Jacques Rodet, massif,  est le e-tuteur. Le déroulé de sa présentation ne laisse pas de place aux doutes et passe en revue toutes les facettes du métier. Pour approfondir le sujet, rien de plus simple. Il suffit de surfer sur son site, son compte slldeshare et sa chaîne tad Rodet sur youtube.  

Le tuteur ressemble un peu au maillon faible de la formation à distance. On engage à grands frais des développements, de la vidéo ou de la techno, mais le tutorat reste la principale variable d’ajustement. Alors qu’il est prouvé qu’elle permet de réduire le décrochage des apprenants. Selon Jacques Rodet, sans tutorat, on s’approche des 90% d’abandon…  D’où cette introduction imagée à l’ironie mélancolique :

Tuteur, mentor ? Quelle utilité dans un dispositif de formation ? Quel(s) rôle(s) ? Quelles compétences ? Est-il aussi utile en formation que les ouvreuses l’ont été au cinéma ?
Facilitatrices, elles vous accueillaient, vous guidaient, vous installaient et en début de séance et à l’entracte vous nourrissaient… bonbons, popcorn… chocolats glacés ?
Peut-il ? Va-t-il être robotisé au prétexte que c’est du temps humain et qu’il coûte et ainsi subir le même sort qu’elles ? Ou bien va-t-on enfin comprendre tout l’intérêt de cet accompagnement mammifère et y recourir comme nécessaire.

Le tutorat est-il l’avenir du formateur comme aurait pu le dire Aragon mis en musique par Ferrat ?

1.
Fonctions et compétences
du tuteur

Le tutorat se positionne dans une logique d’accompagnement de l’apprentissage.

Second objectif, pour le moins paradoxale, le tuteur doit amener l’apprenant à être autonome. Il est moins dans la détention d’un savoir que dans une logique d’une remédiation, soit le questionnement. En effet, la posture tutorale est centré sur le processus d’apprentissage et de l’aide qu’on peut amener à l’apprenant pour s’engager dans ce processus.

On parle souvent du tuteur au singulier pourtant il faudrait réfléchir dans une logique d’équipe au regard des compétences à mettre en oeuvre :

  • animer les groupes
  • gérer la plate forme
  • piloter l’équipe de tuteurs
  • etc.

Cela veut dire qu’il faut définir les différents postes, les compétences attendues et les activités. Au final, 1/3 des échanges se font entre tuteurs et pairs.

Jacques Rodet décline 6 profils générique. Le tuteur-orchestre a plusieurs cordes à son arc en cumulant les fonctions et missions. C’est souvent le cas dans le cadre des petites cohortes. Dans tous les cas, cela nécessite d’informer les participants sur la nature des différents services mis à leur disposition.

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2.
Conception et services
du tutorat

A la lecture des documents scientifiques, Jacques Rodet a dégagé huit fonctions tutorales dans un dispositif de formation :

  • Accueil et orientation : ce rôle de régulation permet de co-construire un parcours répondant aux attentes et besoins de l’apprenant
  • Organisation : c’est à l’étudiant de construire son organisation de travail. Le tuteur a un gros rôle d’accompagnement vers l’autonomie.
  • Pédagogie : pour exemple, la classe virtuelle est un bon moyen de faire de la remédiation
  • Motivation : Ce sont les moyens pour mobiliser les apprenants comme l’empathie, les relances et la valorisation des résultats. La ludification augmente la motivation.
  • Socio-affectif : toutes les techniques qui facilitent la collaboration et les échanges entre pairs… Mais également, valoriser le travail effectué par l’étudiant.   Le tuteur donne des indications méthodologiques
  • Technique : cela va de la prise en main technique des outils à la découverte de nouveaux en fonction des objectifs
  • Metacognition : c’est une sous fonction de la pédagogie. C’est tout le domaine de l’apprendre à apprendre ou comment améliorer ses stratégies d’apprentissage

Evaluation : il faut dissocier l’aide à la formation et le rôle d’évaluation qui ne correspond pas à la même posture.

3.
Matrice d’intervention

Recouper avec les quatre plans de l’organisation tutorale, cela permet de construire une matrice d’intervention :

  • Plan cognitif
  • Plan motivationnel
  • Plan socio-affectif
  • Plan métacognitif

Cette matrice peut être utilisée vide et se remplir en fonction des objectifs pédagogiques. Les actions varieront en fonction de la taille des groupes et du budget alloué au tutorat.  

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4.
Compétences du tuteur

Les compétences du tuteur ressemble un peu au couteau suisse… En y regardant de plus prêt, il s’avère que les e-formateurs  devraient avoir ces mêmes compétences à partir du moment où celui-ci est un animateur de savoirs autant qu’un transmetteur de connaissances dû à son expertise.  Grégory Gallic le résume très bien dans son post intitulé Quelles nouvelles aptitudes pour le formateur à l’ère du digital ? en présentant quatre compétences clés :

  • Communication et réseau : capacité à utiliser de façon pertinente les réseaux sociaux dans un but professionnel (RSE mais pas seulement, twitter pour ma veille, LinkedIn pour mon réseau, etc.)
  • Collaboration et innovation collective : capacité à travailler en mode collaboratif à travers des plateformes numériques et à adopter une posture adaptée au regard de la production collective
  • Apprentissage dans un monde digital : combattre l’infobésité et l’obsolescence programmée de ce que l’on sait, c’est développer une capacité à apprendre en continu en s’appuyant sur des ressources numériques et le web (outils de curation par exemple)
  • Culture de l’agilité et du changement permanent : capacité à s’épanouir et à être acteur dans un environnement incertain, en perpétuel mutation.

Savoir parler et échanger dans les réseaux ou au travers d’une classe virtuelle est devenu incontournable devant la multiplicité des canaux de diffusion.

Table ronde sur les rôles et compétences des tuteurs à distance, vidéo réalisée dans le cadre des 10 ans de T@D (11 octobre 2013) :

Le raisonnement de Jacques Rodet est juste. La culture digitale l’a désormais rattrapée. Chaque formateur doit intégré les compétences numériques en devenant un e-tuteur.

Les 10 premières minutes de la vidéo sont particulièrement intéressantes .

5.
Ingénierie tutorale

Le système tutorale définit les besoins des apprenants, adapté à la situation (budget, objectif, etc.). Cela va impacter l’organisation pédagogique et permettre de prioriser les besoins en fonction des objectifs : tenir compte de la réalité.

Son rôle et sa quantification se définit en même temps que le scénario global. Cela permettra  d’évaluer le coût tutoral. C’est à ce moment là que la charte tutorale permet de construire un cadre de travail.

Le tutorat peut être léger ou très engageant en fonction des modalités pédagogiques. La formation action nécessite d’avantages de tutorat qu’une démarche expositive.  

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Avant le lancement de la formation, il sera nécessaire de former les tuteurs. Une communauté de pratiques au service des tuteurs facilite les retours d’expérience et la montée de compétences. Enfin, le tuteur-coordinateur prend le rôle de médiateur pendant la diffusion.

L’arrivée du standard xAPI va bouleverser le rôle de l’accompagnement. L’analyse des traces permettra des remédiations plus ciblées.  A l’inverse du SCORM qui n’était qu’une métrique de résultat.

5.
ROI du tutorat

L’argument de Jacques Rodet envers le tutorat est avant tout financier. Son raisonnement est le suivant : “l’examen des différentes formes historiques de la mise à distance de la formation, des cours par correspondance aux moocs en passant par la FAD, l’EAO, la FOAD et le e-learning, permet de dégager un invariant : sans accompagnement des apprenants, le taux d’abandon dépasse 90% des inscrits. (1)  Cette donnée est essentielle à prendre en compte lors du calcul du retour sur investissement (ROI) d’un dispositif. Les conséquences d’un abandon, même si elles ne se cantonnent pas à l’aspect financier, sont aussi sonnantes et trébuchantes. L’amélioration du ROI par le tutorat nécessite donc d’identifier précisément les coûts de l’accompagnement des apprenants mais également les gains que celui-ci procure.

Video : Les coûts du tutorat – Jacques RODET en 7 minutes
https://www.jrodet.fr/presROI/index.htm

Jacques propose deux approches pour calucler le ROI. Le calcul du coût du tutorat est réalisé lors de l’ingénierie tutorale et réévalué en fin de formation à partir de l’équation suivante :

Coût réel du tutorat pour un apprenant =
coûts du tutorat / % atteinte des objectifs du tutorat / nombre d’apprenants

Le calcul des bénéfices du tutorat peut être calculé par comparaison du nombre d’apprenants terminant leur formation entre un groupe d’apprenants tutorés et un autre groupe non tutoré.

Bénéfices = nombre d’abandons groupe non tutoré – nombre d’abandons groupe tutoré
X prix de la formation/apprenant – coûts du tutorat

webographie

28 conférences en ligne
https://blogdetad.blogspot.fr/2015/01/revoir-les-conferences-du-seminaire.html

24 présentations de Jacques Rodet sur slideshare
https://fr.slideshare.net/jrodet?utm_campaign=profiletracking&utm_medium=sssite&utm_source=ssslideview

Le blog de t@d réunit des billets d’actualité et de fond sur les différents aspects du tutorat à distance : https://blogdetad.blogspot.fr/

Site personnel de Jacques Rodet
https://sites.google.com/site/jacquesrodet/Home

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