
Le ratio d’espoir du système dual allemand, ce système d’#apprentissage qui attire les deux tiers d’une classe d’âge, est élevé mais pas pour ses qualités propres. Il est élevé parce que les processus de recrutement, de #formation et d’évolution dans les entreprises allemandes permettent à un apprenti d’envisager d’exercer plus tard une fonction de direction, les postes n’étant pas trustés par les étudiants issus des grandes écoles. Ce n’est donc pas à l’intérieur du système d’apprentissage que se trouve la clé de son succès, mais dans les pratiques des entreprises. On peut réformer autant que l’on veut le système d’apprentissage en France, tant que le passage par #l’apprentissage ne sera pas une voie normale et banale d’accès à toutes les fonctions dans l’entreprise, il continuera d’être fréquenté majoritairement par les exclus du système scolaire.
Aujourd’hui, deux tiers des apprentis suivent des formations de niveau bac ou infra-bac, et un tiers sont dans l’enseignement supérieur. On pourrait penser que l’on est en marche vers l’objectif. Erreur : moins de 20 % des apprentis du supérieur ont effectué leurs études précédentes dans le cadre de l’apprentissage. Autrement dit, nous avons deux populations distinctes : celle des apprentis suivant des formations de niveau V et IV et celle des étudiants qui trouvent dans l’apprentissage une opportunité de poursuivre leurs études sous contrat de travail. Lorsque ces deux populations n’en feront qu’une et lorsque la promotion interne des entreprises françaises sera au niveau de celle des entreprises allemandes, alors on pourra considérer que l’on a véritablement réformé.