Depuis quelque temps, notre cerveau intéresse les cerveaux, et petit à petit, à grand renfort de TEP1 et d’IRMF2, cette machine d’une complexité incroyable nous livre ses petits secrets. Et ce que les récentes découvertes nous apprennent, c’est que pour qu’une #formation soit efficace, il faut qu’elle cadre parfaitement avec les modes de fonctionnement de notre cerveau. Attention, ouverture de la boite grise !
Ah ! les neuromythes…
- On n’utilise que 10 % des capacités de son cerveau : faux.
- Les créatifs sont cerveau droit : faux.
- La nuit, le cerveau se repose : faux.
Relayés par quelques médias au travers d’articles sur les neurosciences un peu trop simplificateurs, certains professionnels de la formation ont engendré des croyances qui portent le nom désormais consacré de « neuromythes ». Parmi eux, citons encore le fameux « 3 styles d’apprentissages » qui est l’un des plus tenaces en formation.
Heureusement, en embrassant les neurosciences, la formation a aussi créé le Neurolearning, cette nouvelle discipline qui s’intéresse à l’individu dans son ensemble : ses émotions, ses pensées, son corps. L’objectif est ainsi d’adapter ses méthodes pédagogiques et ses pratiques au fonctionnement le plus naturel et le plus performant du cerveau, même si cela amène certaines remises en question parfois difficiles.
Apprendre, pas si simple finalement
Le Neurolearning nous éclaire donc sur l’#apprentissage, et nous fournit même une équation :
Apprentissage = A x T
A étant l’attention, et T le temps, plus l’une de ces valeurs est faible, plus l’apprentissage est faible.
Eh oui, apprendre nécessite toute son attention, et prend du temps. Inutile donc de fantasmer sur une #méthode miracle qui pourrait condenser une formation de plusieurs jours en quelques minutes, ou de se former efficacement et durablement en continuant de surveiller ses emails.
Mettre en bonnes conditions d’apprentissage nécessite d’éveiller la curiosité, de susciter des émotions, de donner des énigmes à résoudre, de raconter des histoires, de répéter sous différentes formes et de façon espacée, de récompenser et encourager, de moduler les efforts, de ménager des pauses. C’est donc toute une mécanique qu’il faut appliquer aux scénarii et méthodes pédagogiques pour exploiter au mieux toutes nos capacités cognitives.
Et en pratique, comment faire ?
Nous sommes tous différents, mais nos mécanismes internes, ceux qui programment et conditionnent nos comportements sont identiques. Certains sont évidents, d’autres bousculent parfois nos croyances et conduisent à remettre en questions nos pratiques habituelles.
Voilà quelques principes qui permettent de renforcer l’efficacité des formations, certains semblent évidents, encore faut-il les appliquer :
- Nous n’apprenons que ce qui nous intéresse
- Notre mémoire est immense, mais ne peut se remplir que petit à petit,
- Evoquer avant d’expliquer pour favoriser sa propre représentation
- Stimuler nos sens et nos émotions renforce l’attention et la mémorisation
- Offrir aux apprenants toute son attention dès la 1re minute déclenche durablement leur attention
- Créer de petits événements toutes les 10 minutes
- Fractionner les pauses pour en avoir plus souvent
- Annoncer le sujet suivant avant les pauses
- Préparer des effets de surprise
- Utiliser l’humour, les anecdotes
- Multiplier les opportunités de succès
Si ce sujet vous intéresse, discutons-en dès maintenant ou un peu plus tard. D’autant que nous aurons l’occasion d’en reparler prochainement.
1 Tomographie par Émission de Position
2Imagerie par Résonnance Magnétique Fonctionnelle