Jusqu’à un passé récent, la valeur d’usage de la formation résidait essentiellement dans l’accroissement de compétence. Pour l’entreprise, ce « plus » de compétence était synonyme d’efficacité et par conséquent de compétitivité. Pour le salarié, c’était davantage d’aisance dans son travail, c’est-à-dire moins de stress et de difficultés professionnelles.

« Oui, mais ça, c’était avant ! » comme dit la publicité. Deux transformations profondes sont en train de faire évoluer la valeur d’usage de la #formation. D’un simple « plus » de compétences et de performances, elle va devenir le sésame pour exercer son activité, que l’on se situe à la place du salarié comme de l’entreprise.

Fin du salariat stable et besoin accru de lisibilité des compétences

En France, les auto entrepreneurs sont déjà près d’un million, le travail non salarié est en constante augmentation depuis le début des années 2000 qui a marqué une inversion de tendance. L’emploi intérimaire s’élève à + de 600.000. Le CDD représente 86% des embauches de salariés. L’Ubérisation n’est que l’arbre qui cache la forêt de la remise en cause du modèle unique de contractualisation qu’est le CDI.

Qu’on le déplore ou qu’on cherche à accélérer la tendance, le phénomène existe et ne fera que s’amplifier. Le propos n’est pas ici de prendre position, mais d’en constater les effets sur la formation.

De l’entreprise labellisée au salarié qualifié

Ce qui change aujourd’hui, c’est que cette exigence de qualification se généralise à vitesses grand « V ». D’une part, elle s’applique à des risques qui ne mettent pas forcément en danger la vie d’autrui. Après la crise financière de 2008, l’AMF a mis en place, par exemple, une certification pour les conseillers de clientèle afin de limiter les risques de désinformation des clients qui souscrivaient à des produits financiers. D’autre part, elle intervient de plus en plus souvent dans le domaine de la qualité. C’est le cas depuis de nombreuses années pour les entreprises du bâtiment qui prétendent au certificat Qualibat. Ce sera très probablement le cas dès 2017 pour les organismes de formation qui souhaiteront bénéficier du référencement de financeurs.

Une transformation du business model des organismes de formation ?

Dans le monde économique post moderne, former, c’est bien, certifier, c’est mieux ! Cela ne sera pas sans conséquence sur les organismes de formation. A ce sujet, il est intéressant de voir comment se monétisent actuellement les MOOCs. L’apprentissage est le plus souvent gratuit, la certification est payante. Et le tarif de la certification semble s’élever avec le temps.

Demain, les organismes de formation deviendront-ils avant tout des valideurs de compétences, l’ se faisant sur la toile ou au poste de travail ? Cela n’est pas sûr, mais cela pourrait être une tendance forte. Affaire à suivre…

 

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