A l’occasion du lancement de l’application « Mémorable » par « Le Monde », enquête sur le fonctionnement de la mémoire. La science donne des pistes pour la nourrir et la préserver, à l’heure où le numérique transforme le rapport aux savoirs.
Comme des matriochkas
Pour commencer, il faut savoir que la question occupe les philosophes depuis des millénaires, et les scientifiques depuis un siècle et demi. Dans un des essais publiés dans « Les Fondements de la mémoire » (James S. Nairne, 2007) intitulé « Y a-t-il 256 sortes de mémoires ? », le neuropsychologue Endel Tulving, un des plus grands spécialistes de la question, se moquait de l’inflation des propositions au cours des dernières décennies. Il soulignait que certaines des mémoires de sa liste pouvaient s’emboîter les unes dans les autres, comme des matriochkas – la mémoire iconique englobée dans la mémoire sensorielle, la mémoire sémantique incluse dans la mémoire déclarative. « Combien de processus comportementaux ou cognitifs connaissez-vous qui s’incluent eux-mêmes ? », demandait-il à ses estimés collègues.
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