Souvent décrite comme le média d’avenir de la formation, la vidéo semble avoir toutes les qualités pour s’imposer : attractive pour attirer notre attention, captivante pour limiter l’abandon, impactante pour faciliter la mémorisation, facile à produire et presque abordable. Mais qu’en est-il dans la réalité ?


Où les vidéos se sont-elles installées ?

Khan Academy : Dès 2004, parti d’un simple besoin de donner quelques cours de mathématiques à sa cousine Nadia, Salman Khan a publié sur Youtube des leçons d’environ 10 minutes. De simples schémas produits avec SmoothDraw, commentés oralement et enregistrés avec Camtasia. Résultats ? dès 2009, les 2 200 mini-leçons sont consultées plus de 35.000 fois par jour !

TED : (Technology, Entertainment and Design) : en 1984, le premier TED Talk révolutionne le concept de la conférence par des “Talks” très calibrés de 18 minutes et la volonté de partager la connaissance au plus grand nombre. La démultiplication par les TEDx engendre un phénomène mondial inspirant. Résultats ? plus de 1 500 TED Talks et plus de 25 000 TEDx se sont déroulés dans plus de 1 600 villes, faisant à chaque fois l’objet de vidéos traduites dans plus de 100 langues et plus d’un milliard de vidéos consultées.

MOOC : la voilà la vraie révolution en formation. Dès 2000, l’université MIT lance le MIT OpenCourseWare, une plateforme qui met à disposition des ressources de formation. Le concept MOOC prend forme en 2008 quand Stanford lance le SEE (Stanford Engineering Everywhere) et qui donnera naissance à Coursera en 2012. Mais déjà, en 2007, Apple lance iTunes University avec 75 000 vidéos de cours, visionnées plus d’un milliard de fois dès 2013. Aujourd’hui, les vidéos sont la matière première des MOOCs.

Autant la vidéo est omniprésente dans les offres des acteurs du Digital Learning (que ce soit dans les MOOCs les SPOCs comme ceux de Unow, d’OpenClassrooms ou de FUN ou bien les cours sur étagères comme ceux d’Elephorm ou de Vodeclic), autant elle peine à s’imposer dans les productions e-learning sur mesure. Le réflexe encore bien ancré de se tourner vers des outils auteurs comme Storyline, Captivate ou encore Publisher tend à considérer la vidéo plutôt comme une image animée secondaire que comme média principal d’apport de fond. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué…


Pour quoi faire ?

La vidéo n’est pas miraculeuse, mais parce qu’elle permet plus facilement que tout autre média de faire passer un message, des émotions et d’associer voix, images et textes, elle est redoutablement efficace. Et bien souvent plus rapide et moins chère à produire qu’une animation multimédia.

Elle peut être adaptée pour bien des usages :

Sensibiliser : comme dans cet exemple sur l’association décision / prise de risque,

Vulgariser : pour savoir pourquoi une feuille A4 est bien plus élégante qu’un terrain de foot,

Exposer : comme Philippe Stark ce qu’est le design (et qui nous enlève tous nos complexes avec l’anglais :) vous pouvez cependant mettre les sous-titres),

Scénariser : ou comment rendre (presque) intéressant le SPIN de la mécanique quantique.

Imaginez ces mêmes exemples sans avoir recours à la vidéo. Est-il possible d’être aussi passionnant, aussi convainquant, aussi efficace avec du texte, des images (animées ou non), voire une mascotte en 3D et de la voix de synthèse ? et à quel coût ?


Comment faire ?

On imagine facilement que la vidéo nécessite des outils et des compétences rares, ainsi que de gros moyens. Oui, si on veut faire une production telle que celle-ci “lutte anti-blanchiment”. Et non, si on considère celle-ci “Pensée Design”, efficace et suffisante.

Pour produire une vidéo pédagogique efficace vous avez besoin :

  • d’idées : inspirez-vous des très nombreuses vidéos ou émissions télé que vous regardez quotidiennement, elles regorgent d’idées facilement transposables, et contrairement à ce qu’on imagine, faire un schéma ou un dessin est bien plus simple en vidéo qu’avec un logiciel multimédia ; un paperboard et quelques feutres suffisent !
  • d’un peu de matériel : une petite caméra semi-pro 4k coûte moins de 500€, et n’oubliez pas qu’un bon smartphone peut parfois suffire.
  • d’un logiciel de montage : des logiciels gratuits comme iMovie ou Movie Maker sont suffisants dans bien des cas avant de se tourner vers Première ou Final Cut.
  • d’au moins un personnage : un des principaux atouts de la vidéo est sa capacité à transmettre des émotions, alors ne négligez pas le casting !

Nous avons évoqué dans une précédente Newsletter les solutions de “videomaton” d’Ubicast et d’Inweecast, qui pourront vous permettre de produire “en masse” les vidéos de vos prochains MOOC.

Bien sûr, les premières tentatives risquent de vous décevoir, mais très rapidement, vous apprendrez à produire vite, bien et de manière économique des vidéos utilisables et performantes. Alors allez-y, lancez-vous !

 

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