Un parcours de Digital Learning n’est pas la somme de ses contenus, c’est une expérience de formation qui nécessite des contenus. Cependant, un parcours sans contenu a peu de chance d’être efficace :) Alors, comment concevoir, produire et diffuser les contenus d’un parcours Digital Learning ?

 

Stratégie de conception

Avant toute chose, il faut savoir de quels contenus le parcours Digital Learning va avoir besoin. En effet, le Digital Learning n’est pas 100 % e-Learning, c’est un parcours mixte fait d’activités à la fois distancielles et présentielles, synchrones et asynchrones. Chacune des activités du parcours se détermine en fonction de sa stratégie pédagogique, des contraintes logistiques et budgétaires, et des objectifs de formation visés.

Selon la nature des activités, les besoins en contenus sont différents :

  • les activités en salle et les classes-virtuelles vont avoir besoin de peu de contenus formels et beaucoup d’interactions avec les participants pour ne pas être ennuyeuses ;
  • les séquences d’autoformation devront elles s’appuyer sur des contenus de qualité ;
  • les apports théoriques d’experts sont souvent constitués de vidéos ;
  • les exercices en groupe (en salle ou à distance) devront avoir des supports précis, des consignes claires et des aides à la résolution ;
  • les exercices individuels sont plus souvent des « devoirs » qui devront être accompagnés en amont et corrigés en aval ;
  • etc.

C’est donc le scénario pédagogique global du parcours qui va permettre de déterminer la liste des contenus nécessaires pour chacune des activités, il restera ensuite à concevoir ces contenus en fonction des approches pédagogiques retenues :

  • plutôt sous forme documentaire (de cours) pour les approches théoriques ;
  • plutôt sous forme de base de données pour les approches exploratoires ;
  • plutôt sous forme de narration pour les approches magistrales ;
  • plutôt sous forme d’exercices pour les entraînements ;
  • plutôt sous forme de quiz pour les évaluations ;
  • etc.

Chacun des contenus à produire doit être indépendant, s’appuyer sur un ensemble de prérequis clairement définis, comporter une introduction et une conclusion, et contenir sa propre évaluation. C’est en respectant ces contraintes qu’il est possible d’introduire des mécanismes d’adaptive-learning dans les parcours.

 

Stratégie de production

Une fois que les contenus sont conçus, il faut bien sûr les produire. Là encore, le choix des méthodes et des outils de production doit être fait en tenant compte des contraintes de délai, de budget et des niveaux de sophistication souhaités pour chaque contenu.

Les outils et moyens de production sont pléthoriques, et c’est l’expérience qui permet de s’orienter vers les choix les plus adaptés. La tentation est souvent grande de vouloir rationaliser ou industrialiser la production en se limitant à un nombre réduit d’outils et de méthodes. C’est pourtant une erreur.

Par exemple si un parcours nécessite de produire beaucoup de vidéos d’experts, il peut sembler évident de confier l’ensemble de leur production à une agence spécialisée. Mais pourquoi ne pas restreindre la production de l’agence aux quelques vidéos « stratégiques », celles d’introduction et de conclusion du parcours, et former les experts à se filmer eux-mêmes avec un Smartphone, un bon micro et une bonne source d’éclairage. Non seulement ceux-ci seront autonomes dans les mises à jour, mais surtout les apprenants auront moins le sentiment de répétition (et donc de lassitude) si les formats des vidéos sont différents.

De même pour les contenus plus formels (les cours, les apports théoriques…) varier les outils et les approches peut apporter non seulement de la diversité, mais aussi de la souplesse dans la production. Microsoft Sway, Adobe Spark, Genialy, Animaker, Explee, Vyond, H5P, sont d’excellentes alternatives aux poids lourds habituels.

À trop vouloir optimiser la production, on en arrive souvent à l’uniformiser, et immanquablement à lasser.

 

Stratégie de diffusion

L’un des principes essentiels du digital-learning, c’est justement l’état d’esprit « digital » qui repose sur 3 valeurs :

  • la personnalisation ;
  • le droit à l’erreur ;
  • l’autonomie.

La diffusion doit tenir compte de ces valeurs et les traduire en principes :

  • ne pas imposer inutilement d’ordre dans les activités ;
  • ne pas rendre toutes les activités obligatoires ;
  • permettre de s’évaluer à tout moment et pas uniquement en fin de parcours ;
  • distinguer la complétion du parcours avec l’exhaustivité de son suivi ;
  • distinguer la réussite, des résultats des quiz.

Ce n’est pas la structure du parcours qui doit déterminer l’expérience de formation des apprenants, mais son niveau initial, ses attentes, ses préférences et les échanges avec les équipes d’accompagnement (experts, tuteurs, support).

 

« Si le seul outil dont vous disposez est PowerPoint, vous verrez tout comme une slide. » — Professeur ROLLIN.

 


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