La formation d’aujourd’hui, gonflée au franglais et aux nouveaux concepts, est bien différente des modèles historiques qui ont façonné année après année la représentation que nous en avons. Bousculée par les réformes successives, chahutée par les contraintes économiques, ringardisée par les nouveaux entrants, elle poursuit cependant son petit bonhomme de chemin et reste toujours aussi indispensable au développement des compétences. Regards sur la formation en perpétuelle évolution.

 

L’adaptation à l’environnement

Comme l’homme qui, sans être le plus rapide ou le plus fort, a réussi à dominer tout le vivant, la formation résiste non seulement à tous les changements, mais se développe, se renforce et conserve sa place prédominante dans les activités qui conduisent à l’acquisition et au développement de nos compétences.

Le temps s’accélère, nos disponibilités diminuent, elle sait alors se contracter, se fractionner, s’adapter à nos espaces libres, pour distiller les savoirs et non plus en imposer une longue assimilation.

Nos centres d’intérêt et notre attention se déplacent vers des activités plus sociales, plus ludiques, plus visuelles (plus futiles ?), elle s’adapte à nos nouveaux codes, nos nouveaux outils, se déguise en jeu, en chaîne YouTube, ou en réseau social, et réussit toujours à nous transmettre des connaissances, à nous apprendre de nouvelles pratiques.

Nous voulons prendre le pouvoir sur tout, choisir nos canaux d’information, accéder d’un clic à tous les savoirs, à tous les services, elle se dématérialise alors pour s’affranchir de ses contraintes physiques, elle s’assouplit pour nous donner l’illusion de l’asservir, d’être à notre service.

Dotée d’étonnantes capacités d’adaptation, la formation sait réagir à chaque évolution de son environnement.

 

L’augmentation technologique

Moins de 200g, c’est le poids moyen d’un Smartphone. 1/300ème du poids de notre corps, l’équivalent d’une pomme ou d’un hamburger (selon les références culturelles ou culinaires). Et pourtant cette petite chose a changé fortement nos vies, la question n’est pas de savoir si le changement est en mieux ou en moins bien, mais force est de constater qu’il y a un avant et un après smartphone. La formation, très fortement attachée à nos comportements sociaux mammifères, a elle aussi commencé à se greffer des extensions technologiques : des tableaux numériques interactifs en salle, des outils d’interactions (comme Klaxoon, Mrod, Beekast ou Wooclap), des app (comme Teach on Mars, InTeach, Beedez, Sparted, Pangone ou Sparks) des casques de réalité virtuelle (comme PitchBoy ou Uptale), et l’hybridation ne fait que commencer.

 

L’incitation marketing

Moins glorieux, ce dernier facteur est pourtant bien réel et pas moins fort que les deux précédents, à tel point que la formation est passée d’activité imposée au stade de produit, et tend à devenir une commodité. Aïe ! L’offre est pléthorique, et la concurrence rude. La course aux argumentaires marketing est lancée et s’ancre durablement dans le périmètre de la formation. Les offres et solutions de formation vont devoir se “vendre”, se faire belles, désirables, vanter leurs mérites et surtout se distinguer des nombreuses concurrentes. A ce petit jeu, il va falloir apprendre à prendre du recul avec le nouvel Omo qui lave plus blanc que blanc.

« La formation n’échappera pas à la sélection naturelle. » — Ch Darwin

 

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