#Classe inversée, #pédagogie inversée

Flipped classroom disent les américains. Rien à voir avec les aventures de Flipper le Dauphin ou les fameux billards électroniques qui faisaient la joie des cafés et des étudiants d’antan. Apprendre chez soi pour mettre en pratique en salle de cours. Flippant pour le #formateur ? La #pédagogie inversée a-t-elle un sens ? Voilà une question renversante qui va nous mettre sens dessus dessous. Alors oui, n’étant pas avare de scénarii à rebondissements et la nature ayant horreur du vide, nous allons nous pencher sur ce beau sujet. Ca va secouer à tous les étages.


Classe inversée, zone d’échange

Pour rappel, la classe inversée consiste à réorganiser le temps de cours présentiel et le temps d’#apprentissage non présentiel. Les notions clés et éléments magistraux sont livrés afin que l’apprenant les parcourent et s’en imprègnent de façon autonome avant le cours. Cela peut passer par des capsules vidéo ou des lectures personnelles. Le présentiel est alors réservé à l’échange, à la discussion et aux exercices applicatifs. Cela implique un apprentissage actif, qui serait la clé de la réussite de la classe inversée (cf. L’apprentissage actif expliquerait les effets positifs de la classe inversée). Comme l’explique Heloïse Dufour dans la vidéo ci-dessous, « la classe inversée c’est le fait de sortir du cours les activités qui demandent moins d’interaction avec le formateur pour pouvoir consacrer plus de temps en salle aux activités complexes ou qui demandent plus d’interaction avec le formateur ». Cette évolution de la #formation vers la classe inversée s’explique aussi par l’évolution du #numérique qui rend désormais possible et plus facile ce type de dispositif (cf. La classe inversée, c’est du Freinet 2.0).


 

La pédagogie inversée

De son côté, Marcel Lebrun, docteur en sciences et professeur en technologies de l’#éducation, parle plus de pédagogie inversée que de classe inversée. Dans une conférence sur le sujet, il évoque ainsi en détail sa #méthode et sa vision : « J’applique un grand principe de pédagogie, le principe de variété. C’est ça qui me parait important. Je crois qu’avec ces réagencements de l’enseigner et de l’apprendre, de la présence et de la distance, on a une variété très large de dispositifs qui sont possibles. Et qui sont en accords avec les compétences que doivent acquérir les étudiants. C’est-à-dire qu’ils sont capables d’aller chercher l’information, de travailler en équipe, de développer un appareil critique, etc. » Comme il le dit encore au cours de sa conférence, la classe inversée « n’est pas une méthode révolutionnaire, c’est une méthode évolutionnaire ». S’il faut savoir vivre avec son temps, il faut donc aussi être en mesure de tirer partie des nouveaux outils mis à disposition pour former. En découle la nécessité d’intégrer le fait que notre société se construit et évolue au travers d’un dialogue nécessaire, qui doit être présent dans les salles de cours.

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Les limites de la classe inversée

Toutefois, si de nombreux professeurs et formateurs voient dans la classe inversée un mode d’apprentissage idéal pour leurs élèves et apprenants, celle-ci a ses limites. Pour Nicolas Roland, chercheur à l’université libre de Bruxelles, la classe inversée demande aux élèves des compétences qui ne sont pas forcément maîtrisées par tous. Découvrir, retenir, analyser et synthétiser un cours seul de son côté n’est, selon lui, pas à la portée de l’ensemble des élèves. Aussi, il soutient que « ceux qui réussissent dans les classes inversées et dans les #Mooc sont ceux qui sont capables de chercher l’information, qui ont des compétences de littératie médiatique, des capacités d’autorégulation et d’esprit critique ». De fait, « cette méthode peut donc renforcer les faiblesses des uns et consolider les compétences des autres » (cf. La classe inversée n’a pas réponse à tout). Ces quelques considérations mettent bien en évidence qu’il n’est pas forcément adéquat de proposer tous les cours ou toute une formation en classe inversée. Le principe de classe inversée doit être utilisé à bon escient, au moment opportun, et doit être accompagné, afin de favoriser un engagement de l’apprenant sur la durée.


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