Mieux vaut posséder la d’un éléphant que celle d’un poisson rouge, mais le poisson rouge peut combler son retard en… travaillant.
Le humain est une machine capable d’enregistrer environ un million de gigabits, soit infiniment plus que n’importe quel ordinateur. Mais la mémoire humaine est bien plus qu’un enregistreur. Contrairement à l’ordinateur, elle est sélective : elle expulse le superflu et ne garde que les informations potentiellement utiles. C’est un instrument puissant. Encore faut-il l’entretenir, le développer. La mémoire, qui est souvent confondue à tort avec l’intelligence, est une source inépuisable de fantasmes et de mythes, mais on néglige trop souvent un fait tout simple : elle n’est pas un don inné. C’est une faculté qui se travaille et s’améliore. Et pas seulement avec du jus de myrtille et des fruits de mer.
La mémorisation résulte d’une modification, par « plasticité synaptique », des connexions entre les neurones d’un système de mémoire : un souvenir, c’est un réseau neuronal dédié. Lorsqu’une information parvient à un neurone, des protéines sont produites et acheminées vers les synapses (points de contacts entre les neurones) afin de les renforcer ou d’en créer de nouvelles. Cela produit un réseau spécifique de neurones associé à ce souvenir particulier, qui se grave ensuite dans le cortex. A chaque souvenir est donc associée une configuration unique d’activité spatio-temporelle de neurones interconnectés.
La mémoire est un concept qui fascine car, dans le cerveau, elle est à la fois partout et nulle part. Il n’existe pas de centre de la mémoire qui fonctionnerait comme une sorte de tour de contrôle. Dans une illustration parfaite des protocoles modernes d’intelligence collective, différents systèmes de mémoire mobilisent des réseaux de neurones distincts, tantôt alliés, tantôt concurrents. Grâce à l’imagerie médicale, on peut observer ces mouvements au cours de tâches de mémorisation. Ces réseaux sont interconnectés et collaborent entre eux : un même événement peut avoir des contenus de mémoire sémantique (système par lequel l’individu stocke ses connaissances générales) et des contenus de mémoire épisodique (pour se souvenir des événements vécus avec leur contexte). Une même information pourra figurer dans les registres explicite et implicite.

Il reste à le muscler. en le faisant travailler de différentes manières

Repéré depuis Mystères du cerveau : Un souvenir, c’est un réseau unique de neurones | L’Opinion

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