La loi du 5 mars 2014 réformant la formation professionnelle a comme principaux objectifs de permettre aux actifs de maintenir leur employabilité tout au long de leur carrière via une nouvelle organisation de la formation professionnelle et la fixation de critères de qualité plus stricts. Elle passe notamment, depuis le décret du 30 juin 2015, par le fait de confier à tous les financeurs de la formation professionnelle le suivi et le contrôle de la qualité des organismes de formation. Pour les guider dans cette tâche, le pouvoir exécutif a publié un décret proposant six critères de qualité parmi lesquels la qualification des formateurs ou le contenu de la formation permettent de certifier ou non un organisme et son contenu pédagogique.
Rappel des six indicateurs :
- L’identification précise des objectifs de la formation et son adaptation au public formé ;
- L’adaptation des dispositifs d’accueil, de suivi pédagogique et d’évaluation aux publics de stagiaires;
- L’adéquation des moyens pédagogiques, techniques et d’encadrement à l’offre de formation ;
- La qualification professionnelle et la formation continue des personnels chargés des formations ;
- Les conditions d’information du public sur l’offre de formation, ses délais d’accès et les résultats obtenus ;
- La prise en compte des appréciations rendues par les stagiaires.
Le CPF, de la confusion malgré beaucoup de #pédagogie
L’enregistrement sur Datadock n’est toutefois que la deuxième lame d’un couperet déjà passé en 2016 avec le remplacement du DIF (Droit individuel à la formation) par le CPF (Compte personnel de formation). Pour l’heure, le CPF est ouvert aux seuls salariés du privé. Chaque CPF est alimenté annuellement en heures suivant le volume de travail du salarié, à raison de 24 heures par an les cinq premières années et 12 heures par an les suivantes, avec un maximum de 150 heures cumulables, soit un peu plus qu’avec le DIF (120 heures par tranches annuelles de 20 heures). Mais la comparaison entre les deux dispositifs s’arrête là, car le CPF est bien différent dans son fonctionnement.
Le CPF, frein à la mise en place de formations innovantes ?
Mais le véritable frein à la mise en place rapide du CPF est à chercher ailleurs, semble-t-il. En effet, ce nouveau dispositif donne droit aux actifs de faire uniquement des formations qualifiantes ou certifiantes. Cela signifie que les formations financées dans le cadre du CPF doivent absolument délivrer un diplôme enregistré au registre des formations certifiantes (CQP ou un titre, professionnel) ou a minima une « habilitation » comme c’est le cas pour des formations sur des outils d’édition liés à la suite Adobe (Premiere Pro, After Effects…).
Les formations longues sur étagères passent en priorité au CPF
En fait, les organismes de formation professionnels qui ont franchi les premiers le pas du CPF, sont ceux qui avaient déjà sur étagères des parcours de formation modulaires facilement adaptables aux contraintes de ce nouveau levier d’évolution des compétences individuelles.
Réintroduire de l’ingénierie de formation au niveau individuel
Contrebalançant cette rigidité de l’information disponible en ligne concernant le CPF, la réforme de la formation professionnelle prévoit une autre mesure phare qui est le Conseil en évolution professionnelle (CEP), lequel vise à favoriser l’évolution et la sécurisation des parcours professionnels des actifs.
De l’acquisition à la certification des acquis
Ainsi, depuis plusieurs mois, l’Afdas propose un suivi téléphonique individualisé par une personne référente dans chaque grande région. Cette hotline vise le plus souvent à accompagner la réforme actuelle encore mal comprise, mais aussi à introduire ou réintroduire de l’ingénierie pédagogique au niveau de chaque parcours professionnel.
Une réforme qui fragilise les formations courtes
Un des points d’ancrage de cette réforme de la formation professionnelle est aussi de faire passer les entreprises d’une obligation de payer des formations à leurs salariés à une obligation de former ; les sanctions pour les sociétés qui ne formeraient pas leurs salariés durant six ans étant de 3 000 euros par personne à temps plein non formée et 3 900 euros pour les salariés à temps partiel. Peu impressionnées par de telles sanctions encore lointaines, les entreprises ont surtout eu une réaction frileuse vis-à-vis de cette réforme peu lisible dans les faits.
À l’heure où l’ensemble des dispositifs de la réforme de la #formation professionnelle est en place, comme le compte personnel de formation, le conseil en évolution professionnelle ou la plate-forme Datadock, nous avons tenté d’y voir plus clair dans les changements introduits par cette réforme au sein de la filière audiovisuelle, en interrogeant différentes parties-prenantes.*
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