Apprendre par l’observation, l’exploration et l’interaction avec l’environnement, même sans espace vert à disposition, et quel que soit le niveau d’enseignement, telle peut être la vertu des « balades pédagogiques ». Elles ont comme support une cartographie numérique permettant un déplacement géolocalisé et un apport multimédia. Et sont adaptées à tous les types de pratiques pédagogiques. Elles visent l’apprentissage de savoirs académiques autant que de savoir-être. Elles peuvent être créées par les élèves et mises à disposition pour d’autres classes en tant que commun numérique.
Les balades pédagogiques ne sont pas forcément des sorties régulières, même si elles peuvent le devenir ou s’inscrire dans un parcours qui englobe d’autres sorties, et elles ne sont pas obligatoirement en rapport avec la nature. Elles se situent dans le concept anglophone d’outdoor education.
Ce sont des apprentissages dehors et par le dehors. Une riche littérature scientifique met en évidence les avantages de ce type de pratiques. Elles permettent une interconnexion des apprentissages, en particulier en stimulant la créativité à travers l’expérience sensorielle
Elles participent d’une pédagogie active dans laquelle les élèves deviennent des explorateurs engagés et non de simples récepteurs d’informations. Cette pratique à un impact sur la citoyenneté, car elle permet de développer la compréhension des enjeux locaux (urbanisme, agriculture, patrimoine).
Afin de créer une balade, les élèves développent des compétences en recherche d’archives, en cartographie, en lecture d’articles encyclopédiques. Leur production est destinée à être publiée et utilisée par d’autres classes. Cela donne du sens et une exigence de qualité à la création de carte. Cela nécessite aussi le développement des connaissances concernant les droits d’auteurs et les licences.
Cette pratique favorise également l’intégration des élèves en difficulté, en donnant un aspect concret aux apprentissages et en valorisant les connaissances de tous. Par exemple, les enfants allophones observés se déplacent plus à pied que leurs camarades et connaissent mieux leur territoire. À une époque où l’autonomie des élèves est passée en quelques décennies du kilomètre à près de 0 km, ils développent une connaissance plus importante du quartier de l’école. Ils peuvent ainsi contribuer avec succès à la création de balades pédagogiques et lors de la participation, ce qui tend à modifier leur image dans la classe.