L’essor des comportements plaçant l’individu au cœur de l’action (covoiturage, revente et achat de biens d’occasion, dons, participation à des forums d’échange d’information…) est aujourd’hui incontestable. Ce que l’on pourrait nommer la société collaborative est souvent entouré d’un halo idéaliste et utopiste, à l’instar des mythologies entourant hier les pionniers d’internet : ces nouvelles pratiques recréeraient du lien entre les gens, amélioreraient l’état de la planète, offriraient une réponse aux nombreuses crises et questionnements entourant l’économie capitaliste, voire même sonnerait la fin du modèle capitalistique du XIXème et XXème siècle. D’autres voix dénoncent au contraire un phénomène de mode destiné à améliorer l’image des acteurs du secteur, bâti sur une forme de concurrence déloyale aux entreprises traditionnelles, et qui pousserait à la monétarisation de tous les aspects de la vie quotidienne auparavant à l’écart du marché. Ces controverses sont, sans nul doute, à relier avec le manque de définition précise et partagée des multiples concepts en présence.
 Les « nouvelles » pratiques collaboratives ne peuvent plus être considérées comme un simple phénomène de mode. Botsman et Rogers estiment que le requiert, en plus de l’horizontalité des échanges, ce qu’ils nomment « the belief in the commons », c’est-à-dire la croyance dans le fait que le bien produit ne pourra qu’être amélioré par sa mise en commun. Il est vrai que certains modèles fondés sur la coproduction d’un contenu (à droite du tableau : logiciels libres, « fab labs ») ou certains projets de vivre ensemble (habitat ou crèches participatives) nécessitent une confiance très forte dans la communauté. Mais beaucoup d’autres, très répandus tels que l’achat/vente de produits d’occasion entre pairs (à gauche du tableau) ne font appel qu’à une confiance entre vendeurs et acheteurs et non à une croyance dans les vertus d’une construction collective.
Ce document PDF du est une excellente des phénomènes collaboratifs : travailler ensemble ou économie collaborative.
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