L’être humain a fondamentalement besoin de liberté pour se développer. Il change d’opinion sur la valeur d’une même action selon qu’elle est vécue comme une prescription extérieure à soi-même ou au contraire selon qu’elle est vécue comme issue de son désir propre. Ordonner à des bagnards de pousser une charge pour construire un mur ou observer un groupe d’amis en train de soulever des parpaings pour bâtir une maison. Dans les deux cas il s’agit d’édifier. Mais dans le premier s’édifie de la colère et du ressentiment alors que le second cimente la fierté d’une oeuvre commune.

Ce qui change dans ces deux situations c’est la liberté perçue de s’engager d’aller au bout de son choix et de désirer les conséquences de ses actes. Il en va de même pour l’apprentissage seul ou en groupe. Il ne sait jamais se résoudre à être le projet d’un autre. Apprendre seul ou ensemble procède du désir de réaliser son projet et d’accomplir quelque chose qui a de la valeur en soi, pour soi, pour les autres ou pour la nature. Il n’y a pas de motivation extrinsèque qui tienne durablement. La motivation à apprendre seul ou en groupe est le fruit d’un désir. La motivation intrinsèque jouit de la liberté de choisir son engagement ses motifs ses compagnons et son rythme. Il n’y a de meilleure façon d’apprendre qu’en étant déterminé à le faire. Le rôle du pédagogue est avant tout de laisser pousser la fleur du désir, de créer un jardin pour apprendre un lieu un temps des conditions favorables pour que chacun se connecte à sa nature humaine qui est d’apprendre.

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