En tant que dirigeant d’organisme de formation, une question récurrente se pose : comment disposer des meilleurs experts à l’aise simultanément avec leur matière, avec l’art didactique et enfin avec le potentiel des nouvelles technologies ?
Il n’y a pas si longtemps, il suffisait d’avoir exercé dans un grand groupe international ou avoir eu des responsabilités pour enfiler une casquette de formateur. Le récit convaincu de ses exploits, conquêtes de marché, résolution de problèmes techniques et juridiques ardus, édifiait l’auditoire, quelques références théoriques, un bon power point et l’affaire était jouée. Le message avait été délivré, la transmission s’était produite. Mais les temps ont changé. Les formateurs occasionnels poursuivent sur ce modèle saupoudrent leur histoire d’un peu plus d’anecdotes pimentées que seul un pro a pu vivre, ils ajoutent un film à leur présentation, crée un jeu de rôle, mais est-ce suffisant ?
Il y a désormais deux apprentissages principaux à faire pour un formateur :
1 – Devenir plus pédagogue, c’est-à-dire partir moins de lui mais plus des besoins et des questions des apprenants au point où ils en sont.
Le premier point nécessite de revoir sa posture de professionnel-expert; la technologie pousse à creuser sur les points de son savoir véritablement singuliers et utiles aux autres. La difficulté est d’apprendre à identifier les questions importantes du moment et la façon de faire réfléchir un groupe sur le sujet, en apportant le juste nécessaire de contenu. L’apprentissage de la guidance et de l’adaptation au niveau du groupe, entre apports, et mise au défi est un équilibre subtil à trouver. Cela s’apprend. Cela est de plus en plus indispensable.
2- Maîtriser les apports et limites de la #technologie pour l’intégrer plutôt que la subir.
Le second point bouleverse les modes usuels d’interaction entre l’intervenant et la structure qui l’emploie par ce que les technologies percent les murs des salles qui enfermaient les savoirs dans un huis clos entre #formateur et groupe et vient perturber l’attention au seul discours du formateur.
La seule solution pratique pour les activités de #formation qui s’appuient sur des intervenants ponctuels est d’engager des actions de formation de familiarisation aux nouvelles technologies pour digitaliser les formations pour les intervenants.
Tous les moyens seront bons : rapide-learning, MOOC, session présentielle, groupe d’échange, learning-up, ateliers de découvertes, vidéos, kit pédagogique, toutes formes permettant de se pénétrer des nouvelles technologies tout autant que des nouvelles postures.