Introduire le #numérique à l’école ne se limite pas à distribuer des tablettes aux élèves. C’est un premier pas encourageant mais insuffisant si cela consiste à « copier-coller » les méthodes d’#apprentissage traditionnelles. De même, le fameux tableau blanc interactif (TBI), qui fait la fierté de nombre d’établissements scolaires, ne change pas radicalement la façon d’enseigner. Certes, le tableau n’est plus noir et un stylet remplace les craies mais le ton reste professoral, sur un mode « top down » à sens unique. Passif, l’élève écoute, recopie le cours, répond éventuellement aux questions de l’enseignant. Les interactions sont limitées. Même l’apport de la vidéo ne modifie pas la posture de l’apprenant. Elle reste passive. « Le numérique pour le numérique ne sert à rien quand il ne fait que reproduire de façon digitale ce qui fonctionne mal, tranche Svenia Busson, fondatrice de l’accélérateur LearnSpace. L’Education nationale doit tenir des progrès accomplis dans les neurosciences et les sciences cognitives. » Certes, des écoles alternatives comme AltSchool aux Etats-Unis, Lab School et The School Project en France tentent de mettre le #digital au service de la #pédagogie mais ces initiatives restent isolées.

Cet sensibilisation à la culture numérique va de pair avec l’initiation au code qui dans certains établissements démarrent dès la maternelle. « Il faut apprendre à coder pour ne pas être soumis à la machine, avance Jean-Yves Hepp, président-fondateur d’Unowhy, à l’origine de la tablette scolaire Sqool. C’est aussi important que de savoir lire ou compter. Nés avec le numérique, ces enfants vont grandir avec lui et doivent développer très tôt des capacités d’abstraction. » Des esprits agiles qui doivent, selon lui, se préparer à acquérir de nouveaux savoirs tout au long de leur vie. Selon une récente étude de Dell et du think tank Institute for the future, 85 % des métiers de 2030 n’existent pas aujourd’hui. Cette sensibilisation faite, il convient de rendre l’élève autonome. Sur le principe de la #classe inversée, il se voit confier un rôle actif dans l’apprentissage des connaissances. « Pour un exposé sur la météo qui combine sciences physiques et sciences naturelles, l’élève va aller chercher les ressources, les agréger et en présenter la synthèse, illustre Svenia Busson. Ce n’est plus le professeur qui sert un contenu, par ailleurs aisément accessible en ligne. » Cet apprentissage par « le faire » renforce l’engagement de l’apprenant et la mémorisation du savoir.

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