Notre cerveau serait-il donc plus distrait lorsque nous sommes derrière notre écran ?
Force est de constater que l’environnement de la lecture numérique est peu favorable à une attention approfondie et même qu’il multiplie les occasions de se déconcentrer. La captation d’attention fait d’ailleurs l’objet d’un business juteux sur lequel les GAFA règnent en maîtres. Dans leur ouvrage, Bernard Stiegler et Alain Giffard nous alertent sur ces derniers, qui, en finançant le web par la publicité, commercialisent nos actes de lecture et ont fait de la lecture une industrie dans laquelle est monétisée notre attention. En suivant précisément notre parcours de navigation, les moteurs de recherche construisent des profils personnalisés qu’il revendent aux annonceurs pour leur permettre de mieux cibler et contextualiser leurs publicités. Cette monétisation de notre « temps de cerveau disponible » n’est pas sans conséquence : elle a tendance à nous faire cliquer de proche en proche sans véritable « fil conducteur de la pensée »…
Abondance informationnelle : comment préserver nos esprits de l’infobésité ?
Avec les outils numériques et l’avènement du web, l’information est devenue surabondante et disponible instantanément. Selon Nicholas Carr, cette profusion d’informations nous encourage à survoler les sujets que nous lisons plutôt que de les approfondir. En multipliant les sources, en cliquant sur les liens pointant vers des sujets connexes, nous passerions de sujets en sujets sans réellement mener de réflexion de fond… Les plus pessimistes affirment que l’infobésité nous gagne, nous poussant sans cesse à nous gaver d’information, devenue bien de consommation et déformant nos esprits comme nos corps sont désormais déformés par la surconsommation de malbouffe…
L’expérience #numérique modifie-t-elle nos capacités d’#apprentissage ? – Partie 2 – le blog de Solerni – plateforme de MOOCs