Dans tout juste deux mois, les organismes de #formation devront faire face à la mise en oeuvre du décret qualité. Ils auront 1) à s’enregistrer sur le datadoc, 2) se faire référencer par les OPCA et 3) se préparer à l’éventualité d’un contrôle. Certes tout ceci va leur générer du travail supplémentaire, mais reconnaissons qu’ils devront faire-là ce que font n’y plus ni moins toute entreprise industrielle, le plus grand nombre des artisans et la quasi totalité des professions réglementées. Ils se conformeront à des règles qui régissent leur marché et qui d’une certaine manière le protègent.

Les trois véritables défis des organismes de formation ne se situent pas dans la réponse technicienne qu’ils apporteront aux exigences du décret qualité. Les enjeux sont ailleurs : digitalisation, passage d’un marché BtoB à un marché « B to Financeur to C », labellisation ET certification.

Défi n°1 : repenser sa pédagogie

Le premier défi à relever, celui qui conditionne la réussite de tous les autres, est pédagogique. Le modèle du stage, un #formateur face à un groupe de 12, c’est fini, F.I.N.I. L’innovation ne vient pas que du #digital (#e-learning, mobile learning, #MOOC, classes virtuelles…).

Défi n°2 : s’adapter à un marché B to FINANCEUR to C

Depuis la loi de 1971, le marché de la formation s’est structuré autour d’une logique BtoB. L’obligation fiscale a conduit les organismes de formation à se tourner d’abord vers les entreprises, puis progressivement vers les financeurs (OPCA, FONGECIF et Régions et Pôle emploi. Le DIF hier, le CPF aujourd’hui, le CPA demain changent la donne. Le client devient le salarié ou le demandeur d’emploi. Certes, la dernière réforme n’est pas allée jusqu’au modèle belge du « chèque formation« , mais on se dirige progressivement vers un changement de client.

Défi n°3 : grossir ou s’unir

Les investissements pédagogiques et l’adaptation de son approche marketing et commerciale que nous venons de voir précédemment vont amener les organismes de formation à relever un troisième défi : la taille. Comment pourront-ils transformer leur #pédagogie et investir lourdement dans le marketing B to FINANCEUR to C, s’ils restent des nains économiques ? Selon le jaune budgétaire, sur 62 658 organismes de formation, seuls 5% faisaient en 2012 plus de 750 000 euros de CA, 2% plus de 1,5 millions, 1% plus de 3 millions d’euros et 79% moins de 150 000 euros. Bref, la formation est un marché d’épiciers régulé paritairement.

A l’heure où les ambitions des Universités sont de plus en plus grandes, où l’AFPA se scinde en EPIC et SAS et les écoles privées trouvent dans la formation continue un relais de croissance à travers l’exigence de certification, il est urgent pour les organismes de formation de relever le défi de la taille et sortir de la logique « small (and alone) is beautiful » !

 

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