Le certificat, ou l’attestation de réussite, appelez-la comme vous voudrez, joue un rôle central dans le MOOC. La disparition progressive du certificat gratuit, plausible si le changement de modèle adopté par Udacity puis Coursera (Koller, 2015) s’étend aux autres acteurs, marque vraisemblablement la fin d’une ère. Pour les participants, c’est la disparition d’un outil aux multiples fonctions. Certains (surtout des enseignants) voient probablement dans la disparition du certificat une évolution souhaitable, car celui-ci est parfois utilisé comme une source de légitimité dans un contexte professionnel alors même que les concepteurs le considèrent avant tout comme une récompense symbolique, qui n’a pas vocation à valider des acquis. Ils oublient que la recherche de légitimité ne représente qu’une des multiples formes d’intérêt que les participants lui portent.

Ceux qui voudront « terminer » le #MOOC, ne serait-ce qu’en visionnant l’essentiel des vidéos du cours, devront s’auto-réguler davantage car ils ne disposeront plus de la « carotte » symbolique qu’il constitue souvent. C’est également la fin d’une opportunité pour ceux qui voudront se rassurer à moindre coût quant à leur bonne maîtrise d’une discipline. Il en va de même pour ceux qui ne cherchent qu’à montrer qu’ils sont capables de s’autoformer. Quelles seront les conséquences de cette mutation sur les comportements observables ? Difficile à dire. Il est probable que seule une minorité des apprenants actuels parviennent à s’y adapter. Les utilisateurs de xMOOC sont vraisemblablement loin d’être des apprenants fortement autodirigés, contrairement aux utilisateurs de cMOOC. La baisse du « contrôle » pédagogique, de l’encadrement, est susceptible d’en décourager un certain nombre.

Verra-t-on le public des MOOC converger peu à peu vers le public de la formation à distance traditionnelle ? Ou verra-t-on s’esquisser les contours d’un schisme, entre un public intéressé avant tout par la #formation et son certificat, et un public s’intéressant uniquement aux ressources, au même titre que l’on peut s’intéresser aux ressources diffusées dans les OCW (Carson, 2006) ? La différence entre les MOOC et la formation à distance traditionnelle deviendrait alors de plus en plus ténue, d’autant qu’ils se structurent de plus en plus en parcours d’une demi-douzaine de cours, comme les Specializations surCoursera. On pourrait soutenir qu’il existe encore une différence de taille : le certificat n’est pas validant. Ce serait oublier que certains établissements comme l’Université d’Arizona proposent maintenant un diplôme à ceux qui paieraient pour obtenir un panel de certificats (edX, 2015).

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