Entre totem et repoussoir, les apports des neurosciences pour l’enseignement sont sur la sellette. L’attitude la plus raisonnable ne serait-elle pas d’en prendre ce qu’il y a à prendre, ni plus ni moins, « sans méfiance ni fascination » ? Nous publions ici dans son intégralité la préface écrite pour le livre Enseigner : apports des sciences cognitives, de Nicole Bouin, publié en partenariat avec Canopé.

Parce qu’ils s’intéressent à un même objet – le cerveau – chercheurs en neurosciences cognitives et enseignants étaient naturellement amenés à se rencontrer pour échanger leurs points de vue sur l’#apprentissage et les meilleures manières d’enseigner. Le résultat de ce dialogue porte maintenant le nom de neuroéducation : un champ de recherche à part entière qui séduit et inquiète tout à la fois. Il séduit, forcément, car en levant les mystères du cerveau, les neurosciences semblent pouvoir également révéler des secrets bien cachés qui permettraient à chacun d’apprendre et d’enseigner vite et bien.

NI MÉFIANCE NI FASCINATION

Pourquoi ne pas reprendre la même logique quant il s’agit du cerveau et de formes d’apprentissage plus « intellectuelles » ? Au fur et à mesure que progressent nos connaissances sur le cerveau humain, l’émergence de la neuroéducation est inévitable, et cet ouvrage remarquable vient à point nommé pour démythifier cette nouvelle discipline et prôner une attitude médiane et raisonnable : comprendre vraiment ce que les neurosciences ont à dire et examiner sans méfiance ni fascination ce qu’elles peuvent apporter, comme améliorations des pratiques et des environnements d’apprentissage. Ce livre est une petite perle, qui fourmille de conseils pratiques et de réflexions utiles et souvent profondes, par exemple sur le statut que l’on donne à l’erreur dans notre système éducatif. Il est d’autant plus intéressant qu’il n’est pas écrit par une scientifique mais par une pédagogue, du point de vue du professeur dans sa classe.

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