À l’heure où l’intelligence artificielle gagne tous les secteurs, les robots n’ont pas encore conquis l’école française. Cette forteresse qui semble imprenable n’est pourtant pas insensible aux sirènes de l’IA. Le ministère de #l’Éducation nationale a ainsi lancé en juillet dernier un «partenariat d’innovation» avec la Caisse des dépôts. De 6 à 8 millions d’euros devraient servir à financer la recherche et développement de six solutions innovantes pour #l’apprentissage du français et des mathématiques en primaire.

Apprentissage adaptatif

Une des plus avancées en la matière est Lalilo, une application Web qui permet aux 7000 instituteurs et 40.000 élèves inscrits de personnaliser leur #apprentissage de la lecture. Cet assistant pédagogique s’adapte au rythme de l’enfant, grâce à l’apprentissage adaptatif («adaptative learning»). Car la personnalisation est le principal intérêt de l’intelligence artificielle dans le domaine de la #formation. De quoi permettre d’éviter le décrochage scolaire, tout en tirant vers le haut les plus performants. Pour développer son #outil, Lalilo a investi 1,6 million d’euros (une levée de fonds de 1,1 million d’euros plus 500.000 euros délivrés dans le cadre du programme investissements d’avenir).

Sciences cognitives

Son concurrent Didask a une approche sensiblement différente. La start-up, fondée en 2015, propose aux établissements (université Paris-Dauphine, Essec, l’École d’économie de Paris, Grenoble École de management…) sa propre plateforme, avec un parti pris pédagogique très fort: se baser avant tout sur les sciences cognitives, dans la droite ligne des travaux de Stanislas Dehaene, qui vient d’être nommé président du Conseil scientifique de l’#Éducation nationale. Le rapport à l’erreur de chaque élève est évalué grâce à l’intelligence artificielle. Les mécanismes d’apprentissage lui sont expliqués, des études ayant montré que la métacognition stimule les processus d’acquisition. L’élève sera aussi par exemple invité à laisser reposer une leçon avant d’y revenir pour plus d’efficacité. Mais si le cofondateur et président de Didask, Son Thierry Ly, est favorable à la personnalisation des cours selon le niveau et le rythme de chacun, il est réservé sur la personnalisation des contenus.

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