Trois articles ont pour point commun d’interroger l’apport de la dimension visuelle des outils technologiques fréquemment utilisés avant et depuis la pandémie au succès de formations en ligne et à leur évaluation. L’utilisation de la vidéo est examinée, qu’elle ait permis de forger des relations interpersonnelles plus fortes entre des participants en situation d’évaluation réciproque (premier article), qu’elle ait révélé des difficultés ou des contradictions dans l’approche et la perception des interactions pour les enseignants et leurs étudiants (deuxième article), ou enfin qu’elle ait permis un apprentissage lié à des pratiques corporelles (troisième article) en dépit des limitations observées. Il en ressort que la gestion de l’espace, physique ou social, et de la matérialité de la communication, par l’intermédiaire de dispositifs multimodaux et de différents registres sémiotiques, est une dimension centrale des situations analysées et un enjeu important affectant la réussite, ou non, des contextes d’enseignement étudiés. Ces analyses font écho aux « pratiques vidéographiques en formation » (Oliviera, 2014). Les usages vidéo pour la formation n’ont pas souvent été abordés dans la revue, qu’il s’agisse d’apprendre avec la vidéo (Favel-Kapoian et Lignon, 2023), d’une manière, pour les apprenantes et les apprenants, de se présenter aux autres (Oliviera, 2014) ou encore d’analyser les caractéristiques discursives et communicationnelles des capsules vidéo (Peltier et Campion, 2018).

Les trois articles, comme ceux du numéro thématique précédent, mettent en lumière le développement de pratiques réflexives de la part des enseignants et des apprenants. Les auteurs nous confirment aussi que le choc du passage forcé au mode distanciel aura été l’occasion pour beaucoup de s’interroger sur leur pratique, et de se questionner sur l’apprentissage dans le monde de l’avant, du pendant et de l’après COVID

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