Un an après le premier confinement, qui a vu la fermeture des établissements de formation, retour sur ses conséquences sur l’enseignement. Avec des innovations qui viendront sans doute enrichir durablement le fonctionnement des universités et grandes écoles…

Changement de posture

Un changement de posture pour beaucoup, avec un travail exploratoire fourni par l’étudiant en amont, sur des supports transmis par l’enseignant, qui “devient un facilitateur de l’acquisition de compétences“, explique Latifa Berkous, ingénieure pédagogique de l’Ecole polytechnique

Mobiliser de nouveaux outils

“Pour les TP, il a fallu se réinventer. Nous n’étions plus présents auprès de l’étudiant, qui n’était pas équipé”, se souvient également Julien Bobroff. Avec ses collègues, ils se sont alors tournés vers le smartphone des étudiants, un “véritable couteau suisse du physicien”, qui permet de réaliser de nombreuses mesures. Ce sont les élèves qui ont construit des idées de manipulations, en fonction de ce à quoi ils avaient accès. “Nous étions dans l’accompagnement de leurs projets, pas dans la proposition”, explique l’enseignant. N’hésitant pas à se saisir des outils des élèves, des logiciels comme Discord ou OBS.

Nouvelles compétences acquises par les enseignants

A l’X, un travail d’accompagnement des enseignants a été mené, afin de les former à ces outilsCar transposer ses cours et adapter sa pratique est exigeant et chronophage. Les élèves n’ont pas été oubliés : “Nous avons mis en place des ateliers consacrés à la méthodologie de travail, pour les aider à s’organiser à distance”, explique Latifa Berkous. Réflexion sur la motivation et la concentration, gestion de l’agenda, méthode comme Pomodoro ou MindMapping, soutien motivationnel : ils ont été accompagnés pour étudier autrement.

Explosion des limites spatio-temporelles

“La phase analytique est indispensable pour digérer ce que l’on vient de vivre, soutient Latifa Berkous. Mais il est certain que nos maquettes pédagogiques seront beaucoup plus riches, avec des modalités très différentes”. Pour elle, notamment, “la dimension spatio-temporelle a un peu éclaté”. Nombre d’établissements envisagent désormais de proposer des échanges internationaux ponctuels ou des interventions d’experts dans leurs enseignements. “Faire un travail avec mes étudiants en présentiel et interagir avec une classe à l’autre bout de la terre, cela me semblait impossible avant. Maintenant, tout le monde a l’habitude”, se félicite Julien Bobroff.

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Repéré depuis https://www.letudiant.fr/educpros/enquetes/un-an-de-crise-sanitaire-comment-les-pratiques-pedagogiques-ont-evolue-dans-l-enseignement-superieur.html

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