De l’attention à l’intention : préparation du facilitateur
La philosophie Zen et le Taoïsme proposent des approches uniques pour transformer notre état mental de l’attention, souvent dispersée et réactive, vers un état d’intention, caractérisé par une présence et un engagement conscient.
Dans un cadre d’apprentissage, cela peut se traduire par une adaptation flexible aux besoins du groupe, une induction douce permettant une exploration plus fluide et intentionnelle des sujets. Pour prendre une métaphore, l’inflexion tient de la stratégie lente du jeu de go qui posément prépare les conditions d’une évidence qui se découvre peu à peu, plutôt que d’une tentative d’action directe dont le risque est de provoquer une résistance frontale.
De l’attention à l’intention : pratique de groupe
Une fois le facilitateur prêt, il est en mesure de proposer au groupe une ambiance favorable. Il aide à établir un environnement propice à l’apprentissage en mettant en place un cadre structuré qui réduit les distractions. En définissant clairement les objectifs, les règles d’engagement et le programme, le facilitateur assure que les participants comprennent l’importance de se concentrer sur la tâche à accomplir. Il ne force pas plus la motivation qu’il ne tire sur les feuilles d’une salade pour la faire pousser. Il se contente en jardinier de préparer les conditions favorables à l’auto-saisissement de soi, ou à l’autopoïèse du groupe (la construction de la dynamique et de la vie du groupe par lui même). Il a en tête que c’est l’action qui crée la motivation et non l’inverse.
Que ce soit à travers des applications collaboratives, des sondages en temps réel ou des plateformes de gestion de projet, le facilitateur peut utiliser la technologie pour concentrer l’attention sur des activités d’apprentissage spécifiques et garder le fil du dialogue y compris quand le groupe travaille à distance.
En promouvant une culture de responsabilité (Schwarz, 2002), le facilitateur encourage chaque participant à prendre en charge son propre apprentissage et à contribuer au succès du groupe. Il suscite un co-leadership ou un leadership tournant ou une facilitation. Cela peut inclure des accords mutuels sur la minimisation des distractions personnelles et la concentration sur les tâches d’apprentissage.
En intégrant des sessions de rétroaction (feedback) et de réflexion (Schon, 1983), le facilitateur aide les participants à prendre conscience de leur processus d’apprentissage et des distractions potentielles. Cela permet non seulement d’ajuster les méthodes d’apprentissage en fonction des besoins du groupe mais aussi de renforcer le focus et l’intention collective vers l’apprentissage.