L’une des postulante à une formation “les essentiels de la facilitation” que j’anime me dit “On transmet ce qu’on est, pas ce qu’on sait”.
Je trouve sa formule particulièrement pertinente. Socrate, avec sa méthode maïeutique, considérait l’enseignement comme un processus de transformation de l’individu, où le maître aide l’élève à découvrir son propre savoir. Jean-Jacques Rousseau, dans “Émile ou de l’éducation”, prône une éducation basée sur l’exemple et l’expérience, soulignant l’importance de l’authenticité de l’enseignant.
Martin Heidegger, avec son concept de “Dasein”, met en avant l’importance de l’authenticité de l’existence, influençant profondément les autres. John Dewey insiste sur l’apprentissage par l’expérience, où l’enseignant joue un rôle de facilitateur, son engagement personnel étant crucial. Paulo Freire voit l’éducation comme un acte de liberté, où l’enseignant incarne les valeurs de respect et d’égalité.
Ces perspectives montrent que la véritable transmission passe par l’être de l’enseignant, ce que j’aime aussi nommer sa “sureté ontologique”. Pour cultiver cette posture, il faut accueillir son authenticité, pratiquer l’écoute profonde et favoriser l’autonomie des apprenants, cultiver la liberté d’apprendre en toutes circonstances.
L’approche énactive, mettant en avant la symbiose entre l’individu et son milieu, s’oppose à la pédagogie comportementaliste. Cette dernière, centrée sur des méthodes standardisées, des environnements dits apprenant ou capacitant ne reconnaît pas l’importance de l’expérience et de l’authenticité. L’approche énactive, plus puissante, valorise la co-construction du savoir et l’implication active des apprenants en situation, conduisant à une transformation profonde et durable.