Faire en sorte que la #formation soit un processus durable, vivant, permanent, voilà la promesse à faire tout au long de la vie. Dans la même veine, en 2000, la commission européenne mettait en place la stratégie de Lisbonne, pour que l’Europe soit « l’économie de la connaissance la plus dynamique du monde ». Waouh ! Quelle ambition !
Dans le monde de la formation professionnelle, l’idée est bien là, présente et on en parle. Anne Ambrosini (A2FORM) évoquait d’ailleurs le sujet en ces termes lors de l’un de ses ateliers : « quand la formation devient vraiment continue ». Alors, le continuum pédagogique, possible ? Il existe vraiment ? Extension.
Qu’est-ce que le continuum pédagogique ?
Dans le monde de l’#éducation (pas si éloigné que cela de la formation professionnelle par ses préoccupations et ses réflexions sur l’#apprentissage), le continuum pédagogique vise à donner une logique, un sens, aux cursus en réduisant les ruptures, les changements brutaux de niveau ou de #méthode, en harmonisant les pratiques pédagogiques, en mettant en place des liaisons entre les cours, et en donnant une cohérence globale à l’enseignement.
Comment s’y prendre ?
Acquérir de nouvelles compétences prend du temps. Dans le cadre de la formation professionnelle, il peut dès lors paraître étonnant de concentrer les actions de formation en des temps courts et intenses. D’où tout l’intérêt de ce continuum pédagogique.
Mettre en place un continuum pédagogique consiste alors à établir des dispositifs pédagogiques combinant un ensemble de modalités et d’activités de formation afin de s’adapter aux rythmes et aux disponibilités de chacun, de donner le temps de s’approprier les notions fondamentales, de les approfondir, de les expérimenter, de se les approprier. Cette ingénierie de formation s’organise en 4 phases :
- Sensibiliser : donner du sens aux objectifs de formation pour renforcer la motivation.
- Découvrir : donner l’information essentielle et suffisante pour permettre l’#autoformation.
- S’approprier : mettre en place des activités pédagogiques multimodales.
- Ancrer : réactiver les savoirs régulièrement afin de les pérenniser.
Organiser la formation selon ces 4 phases sur un temps long permet de faire de la place à la réflexion, à l’exploration, à l’échange et à l’expérimentation. C’est aussi donner du temps à la formation informelle qui va renforcer l’apprentissage et consolider les savoirs afin de les transformer en savoir-faire.
Les briques pédagogiques doivent être multiformes, multiressources, multiniveaux. Il n’est pas nécessaire d’éviter les redondances, bien au contraire. Chacun ira « piocher » selon ses propres attirances, capacités et stratégies de formation, et pourra « consommer » tout ou partie des ressources selon ses propres besoins.
Il est également important d’établir un « urbanisme » des thématiques de formation, afin d’établir des passerelles entre chacune d’entre elles.
Avec quels moyens ?
Les nouvelles technologies, et les nouvelles approches pédagogiques contribuent à simplifier la mise en œuvre de ce continuum.
Ainsi, les MOOCs permettent de se former à pratiquement tous les sujets en toute autonomie, et selon ses propres besoins. Ils sont devenus les « bienfaiteurs » de ce continuum.
Le Blended Learning apporte, lui, une complémentarité des modalités de formation, en combinant formation en salle, à distance, en virtuel, en autoformation, en synchrone ou asynchrone. C’est une toute nouvelle gymnastique d’apprentissage qui permet de développer ses propres capacités à apprendre, et qui permettra de gagner en autonomie.
La #classe inversée quant à elle bouscule les schémas d’apprentissage solidement ancrés dans nos habitudes et dans nos postures. Elle décloisonne les rôles, les situations, et les méthodes pédagogiques.
Ce continuum pédagogique est un des éléments fondateurs de la dernière réforme, afin d’améliorer l’employabilité de façon durable.
