Le moins que l’on puisse dire, c’est que la formation longtemps épargnée par les changements qui chahutent notre quotidien, rattrape son retard à toutes jambes. Et, comme bien souvent, quand le confortable des habitudes s’éloigne un peu trop vite, les plus conservateurs tentent de ralentir le mouvement en pesant sur le frein avec le poids des avantages du passé, alors que les plus impétueux pédalent à toute allure pour rejoindre au plus tôt les sirènes de la nouveauté. Regard sur 3 générations de formation.

C’était mieux avant

Avant, les formations se faisaient avec de vrais formateurs, des experts qui aimaient partager leurs savoirs, qui ne se contentaient pas de lire des slides PowerPoint, qui prenaient le temps de faire de vrais schémas sur des paperboards et qui animaient des formations avec passion.

Les formations se déroulaient sur 3, 4 voire parfois 5 jours, pas comme maintenant en 2 jours chrono au pas de course.

Avant, chaque formation était décidée conjointement avec son manager et le responsable formation, et une formation, ça se méritait, il fallait parfois la demander 2 ans de suite pour finalement la décrocher presque trop tard. Certains organismes disaient même « lire le catalogue c’est déjà se former », et lire, relire et re-relire le catalogue, on avait largement le temps de le faire.

Avant, il n’y avait pas Internet pour que les formations soient régulièrement mises à jour, c’était l’assurance d’avoir la même formation pendant des années et des années.

Avant, c’était l’âge d’or pour les organismes de formation, les sessions se remplissaient si facilement que les prix, même élevés, ne posaient aucun problème, les marges étaient confortables, les obligations réglementaires assez faibles. Avoir le droit d’aller en formation était un vrai cadeau.

Avant, se former c’était se déplacer, à des dates fixées longtemps à l’avance, et obligatoirement en salle. Et une fois la formation terminée, on ne perdait pas son temps à poursuivre les échanges en ligne avec le formateur ou ses collègues de formation.

Avant, se former, c’était simple.

C’est mieux maintenant

Maintenant, se former, c’est une vraie expérience riche, digitale, sociale et participative. C’est composer un parcours à la carte, plein de vidéos, de séquences interactives, d’exercices, de classes virtuelles et de séances de regroupement.

Savoir se former est devenu une vraie compétence, il faut savoir jongler avec de nouveaux outils, se motiver, se concentrer seul, planifier les multiples activités et s’y tenir pour ne pas décrocher.

Se former maintenant, c’est aussi trouver le temps de partager, de communiquer, de s’entraider pour faire partie d’une vraie communauté et en profiter pleinement.

C’est de la vraie formation continue. Quand on pense que c’est fini, elle continue encore. Maintenant, quand on signe pour la formation, c’est pour toute la vie !

Ça sera chouette demain !

Demain, la formation sera partout, toujours en éveil dans toutes nos activités, à l’affût de nos moindres difficultés, toujours disponible pour nous prêter main-forte. Elle nous observera silencieusement afin d’analyser nos modes de fonctionnement, d’identifier nos atouts, nos faiblesses, nos habitudes, nos préférences, elle notera scrupuleusement tous nos faits, nos comportements, nos lectures, nos vidéos favorites, et s’immiscera en toute discrétion dans nos conversations avec les chatbots, dans nos outils, nos contenus, nos assistants personnels, nos notifications sur nos smartphones pour nous conduire par petits coups de coude vers les comportements, les actions et résultats attendus.

Demain, la formation sera notre prévôt bienveillant.

 

« La formation est en pleine mutation » — Seth Brundle

 

 

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