Que se passe-t-il dans le cerveau d’un homme qui choisit de s’affranchir de l’opinion commune ? Les neurosciencess’intéressent depuis de nombreuses années aux personnalités anticonformistes. L’enjeu est important, car ces individus permettent de faire évoluer la société et avancer la science.

Dix années de combat solitaire pour le spécialiste de la maladie de Lyme

L’anticonformisme existe à toutes les époques. Parmi les chercheurs d’aujourd’hui, on voit se dessiner des profils dont les idées suscitent des réactions de rejet chez leurs confrères. Notamment dans des domaines polémiques comme celui de la maladie de Lyme, infection de plus en plus fréquente transmise par les tiques. Un scientifique solide comme Christian Perronne, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales, se retrouve par exemple sous le feu des critiques parce qu’il réclame la reconnaissance d’une forme chronique de la maladie.

Le destin hors norme de Marie Curie

L’histoire a retenu des destins hors normes comme celui de Marie Curie, lauréate des prix Nobel de physique et de chimie. Née en Pologne, elle débute sa carrière en France, les études supérieures étant interdites aux femmes dans son pays d’origine. En 1906, elle devient la première femme professeur ; mais sa nomination à l’Académie des sciences lui sera refusée à cause d’un jury conservatiste et anti-féministe.

Le cas Albert Einstein

Célèbre pour sa théorie de la relativité, Albert Einstein incarne l’anticonformisme, bien au-delà de son époque. Né en Allemagne en 1879, Albert Einstein se confronte dès le début de sa scolarité à ses professeurs dont il conteste l’autorité. Considéré comme un mauvais élève, à cause de ses difficultés à s’exprimer et à s’adapter au système scolaire, il subit de nombreux échecs. Renvoyé du collège de Munich, il est non bachelier et commence par échouer à l’examen d’entrée à l’école Polytechnique fédérale de Zurich, avant de l’intégrer. Toutefois, il se distingue par d’excellentes capacités en mathématiques, reconnues par des mathématiciens et physiciens de renom.

Des IRM du cerveau pour les anticonformistes

L’anatomie du cerveau chez des individus anticonformistes a pu être étudiée par une équipe internationale en 2012. Grâce à une analyse d’IRM fonctionnelle de leur cerveau, ces chercheurs ont montré que chez eux, la matière grise du cortex orbito-frontal latéral est moins importante que chez des individus conformistes. Cette région, située à l’arrière des yeux, contrôle le comportement social et la prise de décision.

Repéré depuis Neurosciences : comment pensent les anticonformistes ? – Blog Toolearn

Amandine Bery, Biologiste, post doctorante en neurosciences, Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)

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