Avec internet comme encyclopédie et une vidéo YouTube pour seul professeur, certains élèves semblent déjà pouvoir (presque) tout apprendre sur tablette. A la Maddy Keynote, le sommet de l’innovation de Maddyness qui se tenait le 17 janvier à la Gaîté Lyrique, cette nouvelle en réjouissait plus d’un.
Learning by making
Sur internet, le maître mot semble d’abord être celui de l’#apprentissage par l’action (en anglais, learning by making). L’on peut ainsi désormais s’initier à des projets entrepreneuriaux avec l’aide de cadres sur Schoolab, ou « échanger, construire ensemble et lutter contre les inégalités sociales » dans les Bibliothèques sans Frontières de Muy Cheng Peich. Même le géant Dassault Systèmes s’y est mis, comme le confie Frédéric Vacher, chargé de l’innovation : « les mondes de l’#éducation, de la recherche et de l’entreprise ne se parlent pas. Avec le #numérique, on a les moyens de casser ces silos. L’idée c’est de créer des fablabs, des ateliers virtuels pour apprendre en faisant. Cela fait naître du challenge, mais aussi de l’entraide ».
A ceux qui craignent la disparition des professeurs, elle répond, simplement, qu’il ne s’agit pour eux que d’une évolution bénéfique, vers une « meilleure compétence » : celle d’apprendre à apprendre. L’enseignant devient aiguilleur, plus que diffuseur. Car après tout, selon Mathieu Nebra d’Open Classrooms, lui « demander de répéter le même cours indéfiniment, c’est ça qui est absurde ».
Autre raison de se rassurer d’après les intervenants, le numérique ne serait source d’addiction ou potentiellement dangereux que si l’usage qui en est fait reste passif. Erwan Lestrohan, expert BVA, explique : « Les collégiens seront dissipés si on utilise le numérique pour une simple consultation de contenu. En phase de production, c’est très différent. L’enseignement est un domaine très codifié, où il règne une crainte très importante du tout numérique, d’une innovation qui irait trop loin, mais il y a une vraie attente, y compris de la part des parents. »