Présentés il y a cinq ans par les universités américaines comme une révolution pédagogique, ces cours en ligne ont-ils tenu leurs promesses ?
« J’ai l’impression qu’il existe deux pilules : une rouge et une bleue. Si vous prenez la bleue, vous pouvez paisiblement retourner dans votre salle de classe et enseigner à vos vingt étudiants. Moi j’ai pris la rouge et j’ai vu Wonderland. » Impossible pour Sebastian Thrun, éminent professeur d’intelligence artificielle, de retourner enseigner à l’université Stanford (Californie) comme si de rien n’était. L’auteur de cette ­déclaration venait en effet de diffuser, à l’automne 2011, son premier cours en ligne : 160 000 personnes issues de 190 pays s’y étaient inscrites, faisant exploser l’échelle et diversifiant brutalement les profils des étudiants de sa classe. Pis, sur les 200 étudiants qui suivaient le cours sur le campus, seule une trentaine d’entre eux continua à se déplacer après plusieurs semaines de diffusion des ­vidéos. Quelques mois plus tard, Sebastian Thrun, déjà concepteur de la voiture sans ­conducteur de Google, annonçait sa décision de se retirer de l’université pour lancer une plate-forme de #MOOC (massive open online courses, ou enseignement de masse disponible en ­ligne), Udacity, et, comme le héros de Matrix auquel il semblait s’identifier en ­prenant la ­pilule rouge, faire le pari de « la ­connaissance et de la vérité ».

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