INFO LE FIGARO – Selon une étude des cabinets Fidal et Amplitude, une majorité de dirigeants et de DRH jugent les textes trop compliqués et s’attendent à devoir dépenser plus.
Le verdict est sans appel. Un an après son entrée en vigueur, la réforme de la #formation professionnelle n’enchante pas les chefs d’entreprise. Selon une étude des cabinets Fidal et Amplitude que dévoile Le Figaro, 60% des professionnels interrogés affirment que cette réforme n’apportera quasiment pas de changement au système. Pire 70% admettent n’en avoir qu’une connaissance minimum. «La perception de la loi du 5 mars 2014 est doublement négative: la grande majorité des dirigeants et responsables RH n’en ont qu’une faible connaissance ; et ceux qui la connaissent disent en avoir une mauvaise perception!», résume Philippe Rossignol, directeur général d’Amplitude.
Les sondés se montrent particulièrement sévères avec le nouveau compte personnel de formation (CPF), qui succède au DIF. Plus de 53% d’entre eux estiment que le remplacement du DIF (droit individuel à la formation) par le CPF va rendre l’accès à la formation plus compliqué. «Le compte personnel de formation est une véritable usine à gaz. Les entreprises ne comprennent pas comment il marche. Surtout il n’est pas adapté aux enjeux», analyse Cyril Parlant, avocat associé au sein du département droit social de Fidal.
Plus de quatre répondants sur dix affirment par ailleurs que la réforme va entraîner une augmentation des dépenses. «Les chefs d’entreprise ont compris qu’ils allaient devoir autofinancer leur plan de formation, alors qu’auparavant les financements étaient mutualisés. Ce qui va avoir des conséquences importantes sur le choix des formations qu’ils feront, avec des attentes fortes en termes de retour sur investissement», souligne encore Philippe Rossignol.
«Il faut s’attendre à un tsunami sur le marché de la formation, prédit Cyril Parlant, avec des regroupements entre acteurs, sans doute la disparition de certains intervenants et une évolution globale des offres. Ceci est d’autant plus vraisemblable que, depuis le début de l’année, la baisse d’activité du secteur oscille entre 15 et 30%, en grande partie à cause de l’attentisme des entreprises».