Toujours disponibles et aimables, les chatbots émotionnels sont-ils la figure ultime de l’ami ? Vedettes de la dernière session du Consumer Electronics Show de Las Vegas, ces robots d’un nouveau genre ne sont pourtant pas sans danger.
Notre récente étude a examiné l’ambivalence associée aux compagnons virtuels comme Miku ou Replika. Conçues pour offrir un soutien émotionnel et combler temporairement un vide affectif, ces technologies procurent une certaine intimité. Cependant, elles exposent aussi les utilisateurs à des paradoxes émotionnels : bien que perçus comme compréhensifs et fiables, ces chatbots, de par leur nature artificielle, peuvent entraîner une dépendance émotionnelle tout en accentuant le sentiment d’isolement. Cette dualité illustre la tension entre le réconfort qu’ils apportent et la conscience persistante de leur artificialité.
Dépendances émotionnelles
Les compagnons virtuels basés sur l’IA, bien qu’offrant un soutien émotionnel, soulèvent des questions éthiques et sociales majeures. Notre étude met en lumière le risque de dépendances émotionnelles, ces chatbots pouvant parfois aggraver l’isolement qu’ils visent à atténuer. Certains utilisateurs rapportent que leurs interactions avec Replika réduisent leur motivation à établir des relations humaines réelles. Cette dynamique particulièrement préoccupante pour les jeunes et les personnes vulnérables est illustrée par des témoignages d’attachement excessif partagés sur Reddit et dans les avis des utilisateurs.
Solutions innovantes ou impasses existentielles ?
Ces outils offrent des solutions innovantes pour répondre à des défis contemporains comme la solitude, la diminution des interactions sociales et la recherche de soutien émotionnel. Cependant, ils soulèvent des enjeux éthiques, psychologiques et sociaux majeurs. Bien que ces chatbots ne puissent remplacer les soins humains ou la thérapie traditionnelle, ils peuvent compléter ces systèmes. Nous recommandons aux professionnels de la santé mentale d’inclure l’analyse de l’usage de ces IA dans leurs évaluations, en étudiant leur impact émotionnel sur les patients.