Les biais cognitifs correspondent à des écarts par rapport à des jugements rationnels et ou normatifs. Ils sont aussi définis comme des erreurs de jugement. Ils impliquent donc une forme de consensus sur ce qu’est la rationalité et la normativité. Les biais sont critiqués car ils peuvent mener à des erreurs, néanmoins ils permettent aussi de nous adapter à notre environnement. Enfin, l’utilisation du terme biais peut créer de la confusion car c’est un terme polysémique.

Une théorie qui oriente les recherches sur les biais : celle du cerveau probabiliste

En neurosciences, la théorie du cerveau bayésien est popularisée par différents chercheurs comme Stanislas Dehaene. Elle propose d’utiliser des probabilités pour étudier l’adéquation de prédictions avec les expériences vécues. Cette théorie postule que notre cerveau infère une représentation du monde à partir des stimulations sensorielles entrantes. Le cerveau utilise ensuite cette représentation pour anticiper et prédire les prochaines entrées sensorielles. Cette faculté de prédiction permet de gagner du temps dans la prise de décision. Elle repose sur le concept de croyance au sens probabiliste : puisqu’il y a une très faible probabilité que le soleil ne se lève pas demain, nous pensons tous qu’il se lèvera. Ce concept de croyance probabiliste porte le nom de Bayes, un mathématicien du XVIIIème siècle.

Deux biais cognitifs fréquents dans la vie quotidienne permettent d’illustrer leurs mécanismes sous-jacents

1)        Les coûts irrécupérables

Vous êtes-vous déjà retrouvés dans cette situation : l’un de vos projets commence à prendre une direction assez défavorable. Les résultats ne sont pas au rendez-vous, mais vous poursuivez jusqu’à le terminer, car beaucoup de ressources ont déjà été engagées. Il faut au moins réussir à le terminer.

2)        Biais d’ancrage

Prenons un nouvel exemple pour illustrer le fonctionnement d’un biais : vous recherchez un nouveau prestataire dans le cadre d’un projet. Vous avez besoin d’être accompagné pour répondre à la demande d’un de vos clients, dans un domaine sur lequel vous êtes novice. Cette prestation d’accompagnement coûte habituellement 500€/j. mais vous ne le savez pas.

Vous appelez deux agences pour leur exposer votre besoin, puis celles-ci vous envoient leur proposition tarifaire. L’une est à 950€/j, et l’autre à 900€/j. Puis vous poursuivez votre recherche, et vous vous tournez vers une 3e agence, qui vous propose cette fois un tarif de 750€/j. Les 3 propositions, au-delà du prix, sont équivalentes dans le fond. Vous décidez alors d’accepter la 3e. C’est en plus une bonne occasion, au vu des tarifs annoncés par les agences précédentes. Dans cet exemple, les nombres 900 et 950 ont agi comme une ancre pour votre jugement. Vous avez analysé la 3e proposition tarifaire en fonction des valeurs de référence 950 et 900.

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