L’intelligence artificielle est au cœur des parcours d’adaptive learning (ou apprentissage adaptatif). Ce concept repose sur la personnalisation des formations en s’appuyant sur des algorithmes capables d’analyser en temps réel de gros volumes de données sur les apprenants. Bien que le terme soit de plus en plus utilisé, cette modalité pédagogique n’en est encore qu’à ses prémisses. Mais elle promet dans le futur d’offrir des contenus réellement sur mesure.
Adaptive learning : dans le jargon de la formation, est un terme presque aussi à la mode que celui d’“IA” (intelligence artificielle) dans les conversations du quotidien. Il faut dire que les deux sont étroitement liés. “On peut définir l’adaptive learning comme un processus d’IA qui va permettre à une formation de s’adapter aux besoins des clients ou des apprenants, grâce à l’exploitation des données”, résume Grégory Gallic, manager de l’offre et de l’expertise au sein du groupe Cegos, spécialisé dans la formation professionnelle et continue. Autrement dit, les parcours utilisant l’adaptative learning sont totalement personnalisés et personnalisables.
À chacun son menu
Cette personnalisation concerne aussi bien la forme que le fond du parcours pédagogique : pas de calendrier précis, un rythme de travail flexible en fonction des contraintes de chacun, un ordre des modules non imposé, des ressources pédagogiques variant selon le profil… “On prend en compte les acquis préalables des apprenants pour leur proposer un contenu adapté à leurs besoins.
“On prend en compte les acquis préalables des apprenants pour leur proposer un contenu adapté à leurs besoins. Tout le monde n’a donc pas le même menu.”
Cruciales données
Comme tout bon outil reposant sur l’IA, l’adaptive learning a besoin de données pour nourrir les algorithmes qui permettront de personnaliser la formation à chaque apprenant. “[Pour les obtenir,] nous faisons remplir un questionnaire à l’inscription, à l’instar de n’importe quelle autre école”, indique Matthieu Nebra. De quoi avoir des informations sur le profil des apprenants, leur statut sociodémographique, leurs précédentes formations, etc.
Beaucoup d’humain
Et si disposer de données est primordial, encore faut-il ensuite pouvoir les analyser, bien les utiliser et y associer un contenu adapté. “Avoir une plateforme qui soit capable de dire quels contenus correspondent aux apprenants est une bonne chose. Mais il faut encore en avoir en nombre suffisant et qu’ils soient appropriés pour l’adaptive learning”, souligne Grégory Gallic. Ce qui nécessite un gros travail en amont sur l’offre proposée. Les contenus doivent aussi être triés, en leur attribuant par exemple des mots-clés afin que les algorithmes reconnaissent de quoi ils traitent et puissent les faire correspondre aux attentes des apprenants – tâches qui demandent des compétences humaines.
Des progrès à faire
Il n’en reste pas moins que l’adaptive learning en est, pour l’heure, à ses balbutiements. “Pour le moment, ces formations mettent surtout la bonne ressource à la disposition de la bonne personne en fonction des compétences que cette dernière a besoin d’acquérir”, tempère Véronique Hillaire. Mais dans le contenu même, le sur-mesure n’est pas encore au rendez-vous.