Chaque pédagogue sait que le développement de l’autonomie de l’apprenant accompagne toute acquisition de savoir et tout épanouissement d’une société. Quand j’apprends j’embarque un surcroît de motivation, de plaisir, d’identité, de lien social, de futur possible et surtout d’autonomie. J’ai le goût d’apprendre de vivre et de tracer un chemin; je choisis un programme idéal auquel je souscris : faciliter l’édification d’un humain et d’une société. Les deux sont inséparables et émancipateurs.
1- Créer des cadres pour apprendre à s’en affranchir
Développer l’autonomie des apprenants est un paradoxe à résoudre. Si j’organise un parcours d’apprentissage trop construit en tant qu’enseignant ou que, formateur, je préempte une part du pouvoir d’initiative de l’apprenant, je limite le pouvoir de s’auto-diriger. Mais, si à l’inverse je lui laisse une entière liberté, je ne le prémunis pas d’erreurs. Il risque d’apprendre en se brûlant, certains échecs sont très cuisants. Je ne suis pas partisan d’apprendre par la douleur ou la domination (pédagogie noire). La construction d’un cadre d’action qui oriente sans enfermer ni contraindre me semble une situation préférable.
2- Déconstruire des croyances pour les reconstruire
Le fonctionnement du cerveau nous est désormais mieux connu. Les informations sont régulièrement engrammées, les circuits synaptiques sont progressivement renforcés par la même interprétation des perceptions. Des schèmes de sens se structurent. Imperceptiblement des raccourcis se mettent en place à partir desquels des décisions sont prises. Une croyance s’installe comme un chemin qui se creuse à force de l’emprunter.
3- Se centrer sur les communs plutôt que sur des savoir-faire individuels
Les sociétés compétitives s’efforcent de repérer et promouvoir les individus performants. Ceux qui se mettent en avant et tirent à leur seul profit le bénéfice du collectif, puisqu’ils en savent un peu plus que les autres. Ces individus sont jugés compétents. Ils sont incidemment encouragés par les signaux de reconnaissances individuels qu’ils reçoivent à devenir indépendants et de ne se référer qu’à leur seul talent alors même que les collectifs ont besoin de coopération et de personnalités autonomes qui s’ajustent dans l’action.
4- Coconstruire et s’appuyer sur des contrats pédagogiques
Le contrat pédagogique est un dialogue entre un individu et l’institution qui offre de le former. Il associe parfois un employeur. Ce dialogue organise une écoute mutuelle des ressources et des contraintes. Il spécifie ce que le dispositif de formation est susceptible de transformer et ce qu’il ne saurait faire évoluer. Il donne à voir la marge d’investissement nécessaire pour mener à bien l’apprentissage.
5- Cheminer en compagnonnage avec un mentor, coach, tuteur
Le précepteur est le maitre attitré des futurs rois ou dirigeants. Il est une figure de la relation d’apprentissage duale. L’autre par lequel on passe pour s’affranchir de ses limites. L’altérité formatrice du préceptorat se décline en tutorat, mentorat, coaching ou maîtrise.
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