Denis Sestier place le plaisir d’apprendre et d’enseigner au fronton de ses pratiques professionnelles.

« On a découvert mutuellement que l’on travaillait avec des jeux en classe. À l’époque, en 1998, ce n’était pas très répandu. » Tous les deux, ils proposent à leur inspecteur d’animer une formation sur le thème. L’idée est validée, même s’il n’y a aucune certitude sur l’intérêt des enseignants pour une telle thématique. Les doutes sont vite levés puisqu’il y a plus de volontaires que de places pour le stage. Les participants souhaitent même, à l’issue de la formation, prolonger le travail en commun.

Mais pour lui, la dimension ludique n’est qu’une composante d’une approche globale avec pour objectif de favoriser le plaisir d’apprendre pour les élèves. L’organisation de sorties, de rencontres avec des témoins, des activités en classe, l’usage de l’humour et de la bienveillance sont également mobilisés pour diversifier les modalités d’apprentissage.

« J’ai été très inspiré par des pédagogues et en particulier Philippe Meirieu et son pari sur l’éducabilité de tous, sur le fait que tout le monde peut progresser et apprendre à condition que les adultes aident à trouver les bonnes clés. » Il est convaincu que la créativité pédagogique est le moyen de faire son métier le mieux possible et pendant longtemps. « C’est la fille naturelle de la liberté pédagogique qui ne s’use que si on ne s’en sert pas. »

« Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il y a plein de marges de manœuvre même s’il existe des pesanteurs, les effectifs de classe par exemple, qui sont un fléau et un véritable obstacle à la mise en œuvre de pédagogies actives et à une évaluation individualisée. On peut trouver néanmoins de nombreuses façons d’être créatifs, de failles où se glisser, des marges de manœuvre à se saisir pour servir les élèves et mieux vivre sa vie professionnelle. »

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